Faute d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent et pour casser une monotonie politique qui commence à peser, même sur le citoyen généralement peu friand de la chose politique qui lui échappe, le cap a été mis, sans crier gare, sur les élections locales. Une façon de faire croire à une échéance à préparer alors que les élus nationaux des législatives sont encore en congé avant d'inaugurer leurs sièges. Depuis le 10 mai, le pays est en attente, accroché à une sortie du Président concernant le nouveau gouvernement qui devait normalement en être issu. La rentrée, qui s'annonce chaude et l'absence de titulaires pour des départements ministériels sensibles, ne faciliteront pas les choses. Au contraire, si l'on en juge par la situation délétère qui envahit la rue et les esprits. L'absence de l'Etat a été comblée le plus naturellement par un incivisme jamais atteint et où la violence est devenue chose courante. Comme si elle était entrée dans les mœurs des Algériens qui ne retrouvent ni leurs pratiques ni leurs repères. Avec l'argent de la rente qui n'en a plus pour longtemps à dorloter les Algériens dans une somnolence comateuse, un esprit bien vacant et d'assistance, l'Algérien aura du mal à se remettre sur les rails de la normalité et du travail. Mais que de temps perdu en prise en charge pour une paix sociale non acquise parce que mal négociée avec toutes les parties prenantes pour un développement harmonieux. À trop avoir voulu entasser la poussière sous les tapis, la tâche à venir ne sera pas de tout repos. Le ministre des Finances avait déjà annoncé la couleur par cette phrase sibylline : “La tendance baissière du prix du pétrole... nous impose d'être prudents." Certainement que la loi de Finances 2013 réservera bien des surprises en matière de coupes drastiques dans les budgets d'équipement et surtout de fonctionnement. L'Etat va avouer son incapacité à jouer le recruteur pour des raisons même sociales. Il est à la limite de ses largesses d'autant que les postes proposés ne sont pas ceux qui boostent la croissance et, de ce fait, le pouvoir d'achat, synonyme de consommation, fera du surplace avant la grande dégringolade. Cette hibernation estivale qui dure depuis quatre mois, et unique dans les annales, se paiera au prix fort au détriment de l'économie en mal de croissance et détournée d'une paternité légitime. A.O. [email protected]