Après la création de l'espace Plasti qui accueille des artistes de tous bords, le journaliste et écrivain (également directeur de publication des quotidiens Djazaïr News et Algérie News), Hmida Ayachi, a créé un salon littéraire dans son propre intérieur. Inspiré d'une longue tradition européenne, mais aussi arabe, son initiateur, Hmida Ayachi, a décidé de l'intituler "Ikhwan al-Safa", et ce, en référence à "Ikhwan al-safa wa khellan al-wafa", un ordre intellectuel qui a vu le jour aux environs du IIIe siècle de l'Hégire, à Basra en Irak, et dont les membres ont été les auteurs de 52 épîtres célèbres. Ce salon littéraire sera organisé deux fois par mois. Après le premier numéro, organisé à l'honneur de l'auteur et traducteur Mohamed Sari, le cercle "Ikhwan al-Safa" a accueilli, samedi, l'auteur Hamid Grine, qui a convoqué les grands classiques de la littérature, se disant notamment fasciné et captivé par leur style (comme Gustave Flaubert, Stendhal, mais aussi Kateb Yacine, Rachid Boudjedra et Albert Camus), pour expliquer son rapport aux mots et à l'écriture. évoquant son style, Hamid Grine expliquera que son style est "épuré au maximum". "On n'a pas besoin de dictionnaire pour lire mes romans", soutiendra-t-il, tout en appuyant qu'il est très difficile de faire simple, et en affirmant qu'il existe une grande nuance entre "simple" et "simpliste". Installé dans une démarche plutôt "hyperréaliste" qui tend à se rapprocher le plus près possible de la vérité et de la réalité, Hamid Grine a dit ne pas se considérer comme un "écrivain prolixe", puisque depuis Un parfum d'absinthe (en 2010), il n'a pas sorti de romans (notons tout de même qu'il a sorti, en 2011, le recueil de nouvelles Une Vie sur la pointe des pieds, et que son roman Une vie sur la pointe des pieds a été réédité en France, en 2011, sous le titre Camus dans le narguilé. En 2012, il sort chez Casbah éditions un recueil de ses chroniques dans Liberté, intitulé Sur les allées de ma mémoire). Hamid Grine a confié, en outre, être tourmenté par un roman en cours d'élaboration. Bien qu'achevé, l'auteur de Cueille le jour avant la nuit doute, pour la première fois, de son écriture. Il a renvoyé ses doutes à plusieurs facteurs, notamment au fait qu'"il n'y a pas du tout d'autobiographie" dans ce roman qui a pour titre – provisoire – La Femme qui ne voulait pas être un homme. "J'ai besoin de sérénité pour écrire, et j'ai moins de sérénité qu'avant. Et je suis devenu plus exigeant", a-t-il également déclaré. Hamid Grine est également revenu sur la réalité de l'édition en Algérie, et en France également, devenant de plus en plus complexe. Il évoquera, par ailleurs, la réception de son œuvre, son rapport avec les lecteurs et le pourquoi de l'écriture. Somme toute, Hamid Grine est aujourd'hui un auteur qui doute. Et surtout, il affirme : "Je n'aime pas les louanges quand elles sont injustifiées." S. K. Nom Adresse email