Le gouvernement provisoire tunisien a affirmé entrer en "guerre" contre le terrorisme et l'assumer tout en étant conscient de l'ampleur des pertes que cela engendrerait. Le ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Djeddou, a appelé dans des déclarations à la presse publiées, vendredi, toutes les parties politiques du pays à s'unir contre "un seul ennemi appelé terrorisme", précisant que les services de son département ministériel étaient en possession d'informations sur d'éventuels explosions et assassinats d'où l'état d'alerte des forces armées, de la Garde nationale et de la police. Les services de sécurité tunisiens sont en état d'alerte maximum suite à la recrudescence des attentats terroristes dont l'assassinat, récemment, de deux gendarmes. Un autre gendarme a été blessé lors d'affrontements avec un groupe terroriste dans la région de Goubellat (gouvernorat de Béja), et ce, quelques heures seulement après des attentats contre deux postes de police. Le responsable tunisien a accusé l'organisation terroriste interdite Ansar charia d'être l'auteur des attentats terroristes enregistrés, jeudi, dans le gouvernorat de Béja qui ont fait deux morts et un blessé parmi les agents de sécurité. Pour le ministre, les groupes terroristes traqués actuellement dans la wilaya de Béja par les unités de l'armée et de la sécurité se composent de 20 à 25 éléments terroristes, précisant que la Tunisie était entrée dans une "guerre" contre le terroriste et qu'elle l'assume tout en étant consciente de l'ampleur des pertes qu'elle entraînera. Le gouvernement conduit par le mouvement Ennahdha islamique a considéré en août dernier que Ansar charia comme une organisation terroriste lui imputant la "responsabilité" de l'assassinat des opposants politiques Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Ansar charia est considérée comme la plus radicale des organisations islamiques en Tunisie depuis la chute du président Zine El-Abidine Ben Ali, suite au soulèvement populaire de 2011. Les attentats perpétrés par cette organisation terroriste constituent un défi pour le gouvernement tunisien provisoire conduit par le mouvement islamique modéré Ennahdha, selon les analystes. Les forces armées tunisiennes et les services de sécurité mènent des opérations de ratissage d'envergure dans le gouvernorat de Béja à la recherche des groupes terroristes, appuyés en cela par des avions militaires. Deux terroristes ont été ainsi abattus et un autre blessé. Des armes et des munitions de guerre ont été également récupérées. Les autorités sécuritaires tunisiennes ont arrêté, le mois dernier de nombreux éléments terroristes et récupéré des armes et des explosifs provenant du territoire libyen. Le chef du gouvernement provisoire tunisien Ali Larayedh a présidé dernièrement une réunion sécuritaire en présence des ministres de l'Intérieur, de la Défense, de la Justice et des Affaires étrangères ainsi que des officiers supérieurs et des cadres militaires et sécuritaires à l'effet d'examiner la situation sécuritaire générale en Tunisie et les efforts entrepris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la contrebande et pour la protection des frontières. R. I. /Agences Nom Adresse email