Le Mouvement de la société pour la paix, (MSP), qui a rejoint le camp de l'opposition sous la direction d'Abderazzak Makri, s'affiche ainsi des plus réticents à se lancer dans la bataille de la présidentielle. Contacté par téléphone, M. Makri se déclare en effet, "logiquement dubitatif" au vu du contexte actuel qui, dit-il, renvoie une "une image pas du tout claire". Pour lui, aujourd'hui "il y a péril en la demeure" et que l'espoir de voir les choses changer reste "très minime". Le flou qui entoure cette élection s'expliquerait, selon le chef du MSP, par la "panique" qui a gagné le pouvoir et sa clientèle dont le seul intérêt, dénonce-t-il, est de "préserver des privilèges personnels". Le contexte actuel, ajoute-t-il, est ainsi lié aux tiraillements entre les différents clans du pouvoir qui se manifestent de plus en plus, souvent via la presse interposée. Selon le leader du MSP, ces tiraillements sont motivés par des intérêts restreints de tous ceux qui participent au pouvoir. "Les différends sur la candidature du Président entre certains clans du pouvoir sont liés, entre autres, aux postes clés à occuper après avril 2014, notamment le poste de vice-président qu'ils veulent créer à travers la révision de la Constitution", a dit M. Makri, déplorant au passage "le niveau bas" de ces gens. "De par ses pratiques, le pouvoir brille par son niveau très bas", assène-t-il. A contrario, le chef du parti islamiste estime que l'opposition fait désormais montre d'un "niveau élevé", allusion faite à l'alliance qu'il compte construire avec différents partis et personnalités politiques. Cette alliance sur laquelle il mise beaucoup d'ailleurs pour tenter de déjouer le plan du pouvoir. "Nous voulons construire une alliance forte et consensuelle avec différents partis et personnalités, peu importe l'idéologie et/ou l'obédience, dans l'objectif d'instaurer un Etat de droit et démocratique", souhaite le président de l'ancien parti de... l'alliance présidentielle, qu'il composait avec le FLN et le RND. La priorité de la nouvelle alliance à laquelle adhère le MSP, explique-t-il, est d'exercer le forcing sur le système en place afin de réunir les conditions nécessaires pour la tenue d'une élection transparente. Il juge que dans tous les cas de figure, les partis composant cette alliance n'auront rien à perdre, sinon tout à gagner à travers leur démarche. "Nous essayons de faire de notre mieux pour remettre le pays sur les bons rails. Notre combat est pacifique. Nous ne sommes guère inquiets, c'est plutôt le pouvoir qui doit s'inquiéter de ses pratiques", a commenté le leader du parti islamiste. Selon lui, si les partis de l'opposition tardent à se prononcer sur leur participation ou non à la prochaine présidentielle, c'est parce que les règles du jeu ne sont toujours pas claires. M. Makri a laissé entendre que plusieurs options sont envisageables en prévision du scrutin d'avril 2014. Entre participer en solo, boycotter cette élection ou alliance, de circonstance soit-elle, le MSP reste à présent indécis. F. A. Nom Adresse email