Le directeur de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, et néanmoins directeur de la culture à la wilaya de Tizi Ouzou, El-Hadi Ould Ali, revient dans cet entretien sur le développement du secteur de la culture de manière générale, les chantiers engagés et opérationnels, mais surtout les efforts déployés pour raviver le secteur de la culture à Tizi Ouzou. Aussi, il lance un appel au chanteur Idir afin qu'il vienne retrouver son public, non sans promettre de mettre à sa disposition tous les moyens pour des spectacles de haute facture. Liberté : Dans quel état se trouve actuellement l'activité culturelle de manière générale, notamment en Kabylie où vous occupez une double responsabilité ? El-Hadi Ould Ali : Je pense que l'activité culturelle a connu un saut qualitatif et quantitatif visible, surtout depuis l'année 2000. Il faut dire que l'Algérie est l'un des rares pays qui comptabilise 100 festivals qui prennent en charge toutes les activités, mais surtout toutes les dimensions culturelles du pays. Pratiquement, tous les festivals ont été institutionnalisés afin de mieux les prendre en charge. Concernant la dimension amazighe, les choses ont aussi connu une nette amélioration, avec les festivals du cinéma et du théâtre et un autre en cours d'élaboration et dédié à la littérature. Concernant l'activité associative, elle est prise au niveau central et il n'y a plus de mépris ni d'exclusion. Je le dis, les portes sont ouvertes pour tout le monde. Qu'en est-il des artistes ? Les artistes travaillent d'une façon digne et nous les sollicitons toujours. À Tizi Ouzou, nous faisons des centaines de galas et de spectacles chaque année. Là aussi, l'évolution est extraordinaire. L'opportunité est là, et toutes les infrastructures sont ouvertes aux artistes sans exclusive. Il suffit de demander ou alors de répondre à nos sollicitations. Notamment ceux qui travaillent notre identité dans le respect de l'autre. Il y a aussi les échanges interwilayas. Où en êtes-vous justement ? Le ministère de la Culture a mis en place une centaine d'activités à travers le festival des arts et cultures populaires et qui prend en charge 48 wilayas. Tizi Ouzou, à elle seule, a pris en charge et a sillonné 42 wilayas déjà. Toutes les dimensions culturelles sont à l'honneur à travers ces échanges et cette complémentarité qui suit. Ce qui permet aux artistes de mieux découvrir ce qui se fait ailleurs. Toutefois, des artistes se plaignent de la production culturelle. Êtes-vous de cet avis et êtes-vous optimiste ? Je suis optimiste. Les artistes participent activement à nos festivals et autres galas et expositions. Il y a un intérêt exprimé, d'une part, et un grand engouement de leur part dans tous les événements. Le feed-back est là, et c'est à eux de le dire. De plus, nous respectons toutes les dimensions et les tendances. Pour notre part, et c'est notre devoir, nous mettons tous les moyens à leur disposition. N'oubliez pas que je suis d'abord un militant et je le reste. Je suis issu du milieu associatif. Donc, c'est un devoir de participer à cette production. Actuellement, le ministère de la Culture édite des recueils en tamazight et nous disposons d'un département de promotion et de soutien à cette dimension chère à nous tous. Nous sommes à quelques jours du Festival national du théâtre amazigh de Batna et vous allez voir justement le travail qui est fait. Y a-t-il des projets en cours ? Actuellement, et c'est important, le ministère de la Culture a engagé un chantier pour la prise en charge du patrimoine. À Tizi Ouzou, nous avons mis en place une dynamique pour classer tous les sites culturels et historiques, mais aussi pour les restaurer. Je vous cite le cas de la maison de Abane Ramdane, le site de Lalla Fadhma n'Soumeur, alors qu'une étude est lancée pour restaurer la maison de Krim Belkacem. Il y a aussi le classement de la maison de Vrourouche (le colonel Yazouren, un héros de la révolution), la maison de Mohamed Iguerbouchène, sans oublier les villages Ighil Imoula et Ath El-Kayed, etc. Par ordre, en chantiers en cours et ceux opérationnels, je cite l'annexe de la maison de la culture basée à Azazga, une cinémathèque, l'Ecole des beaux-arts de Azazga, une grande bibliothèque de lecture publique, le musée national et, enfin, le conservatoire de musique avec une salle de spectacles de 3000 places. Les efforts et les moyens déployés sont inestimables. Le chanteur Idir a exprimé son désir de chanter en Algérie s'il a des vis-à-vis directs ? Qu'en pensez-vous, d'autant que vous l'avez rencontré au Forum de Liberté ? Concernant le célèbre chanteur Idir, je lui dis tout simplement que son admirable public l'attend. Et je lui lance un appel pour lui dire qu'il est le bienvenu et que les portes sont grandement ouvertes. Je lui dis que nous l'aimons et nous l'admirons depuis toujours. Je lui dis aussi que nous l'attendons pour réaliser des spectacles de haute facture. F. B. Nom Adresse email