Le règlement de l'immigration clandestine "est tributaire de la création des postes de travail par le biais des investissements". C'est le point de vue du bureau de Chlef de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), développé dans un communiqué parvenu hier à la rédaction. Pour la Ligue, le phénomène d'immigration clandestine est une "réalité inacceptable" qui freine le développement des pays d'accueil ou de transit, comme l'Algérie, et qui exige par conséquent "une réponse ferme, juste et humaine". S'en prenant aux pays industrialisés, en général, et à l'Union européenne, en particulier, la Laddh soutient que ces derniers "absorbent en fait toutes les ressources, toutes les énergies et même toutes compétences" des pays démunis, et "sont à l'origine de (leurs) problèmes sociaux". La Laddh signale que l'Europe est confrontée à un paradoxe : d'un côté, elle est devenue "l'une des premières destinations migratoires de la rive sud de la Méditerranée", et de l'autre, elle continue à "inscrire les migrations dans le registre sécuritaire de la dissuasion et de la lutte" et comme un "objectif prioritaire". Et ce, sans respect notamment à la Déclaration des droits de l'Homme, à la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, au Protocole additionnel de New York de 1967 et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966. D'où ses interrogations à propos du bien-fondé du dialogue avec la rive sud de la Méditerranée, de la politique de voisinage à l'est et concernant l'ambiguïté des relations migrations/ développement pour l'Europe. La Ligue ne croit pas à l'ouverture des frontières européennes ; elle pense même que "l'UE se trompe de cible", car la quasi-totalité de ses investissements a été dépensée "pour renforcer la sécurité et non pour les jeunes chômeurs". Aussi, invite-t-elle les pays occidentaux à "penser à (...) créer de l'emploi chez eux, en investissant dans l'industrie, le textile, l'agriculture, la pêche, l'élevage et le tourisme". Elle réclame également une "stratégie claire" pour venir à bout de ce fléau, pas seulement à l'UE, mais aussi au gouvernement algérien. R. N. Nom Adresse email