Près de six millions d'autrichiens ont été conviés, hier, à des élections législatives anticipées à l'issue encore indécise mais qui pourraient voir l'effondrement du parti de la liberté (FPO), la formation d'extrême droite de Jorg Haider, trois ans après le succès historique qui l'a portée au pouvoir. La victoire éclatante de l'extrême droite en Autriche en 1999 avec près de 27% des suffrages, devenant ainsi le deuxième parti du pays, avait fait scandale au sein de l'Union européenne (UE) qui a tenté, pendant plus de six mois, d'isoler l'Autriche. Les craintes de l'Europe s'étaient accentuées davantage lorsque la formation de Jorg Haider est entrée au gouvernement en février 2000 dans une coalition avec le parti du chancelier sortant. Mais cette coalition a fini par éclater, en septembre, contraignant ainsi le chancelier sortant à convoquer des législatives anticipées un an avant les délais. En plus d'une reconfiguration probable du prochain Parlement, les sondages prévoyaient une défaite cuisante de la formation de Jorg Haider qui n'est créditée que de quelque 10% des voix. Les derniers sondages avant l'ouverture des urnes prévoyaient un retour des électeurs vers les partis du centre, les sociaux-démocrates et les conservateurs du chancelier sortant Wolfgang Schuessel. Cette déconfiture, Jorg Haider la doit à ses querelles répétées et publiques avec les ministres qu'il avait placés au gouvernement allant jusqu'à les pousser à la démission mais aussi à ses “voyages d'affaires” en Irak. Ces allées et venues à Bagdad risquent de coûter cher à son parti au moment du décompte final. Le chancelier conservateur autrichien n'est pas également étranger à cette chute de popularité du parti de Jorg Haider estiment des éditorialiste autrichiens. Après avoir été isolé durant huit mois par la classe politique européenne pour avoir osé conclure un “pacte de la honte” avec l'extrême droite, le chancelier peut se targuer aujourd'hui d'avoir réussi à renverser la vapeur. Pendant les trente mois de coalition, les conservateurs ont toujours su tirer leur épingle du jeu en envoyant au charbon seule l'extrême droite lorsqu'il s'agit de trancher des dossiers litigieux. Progressivement, les conservateurs ont réussi à faire jeter le discrédit sur un parti dont la popularité croissante commençait à devenir un danger pour le pays. A. C.