Le parti de Joerg Haïder passe de 27 à10%. Considéré comme le grand perdant de ces joutes électorales, le FPO pouvait rester dans la coalition gouvernementale. La défaite de l'extrême droite autrichienne a été totale. Le parti a perdu plus de 16 points par rapport aux législatives de 1999, où il avait défrayé la chronique en raflant 26,9% des suffrages. Son succès électoral avait mis l'Union européenne dans la gêne. Son entrée au gouvernement avait soulevé un véritable tollé à travers l'Europe, qui y voyait un retour en force de l'extrême droite. Trois années au pouvoir ont fini par user le FPO, qui est aussi victime des frasques de son leader, Joerg Haïder. La lourde chute de cette formation politique est bien illustrée par la défaite enregistrée dans le fief même de son chef, en Carinthie. De premier parti de province, le FPO est passé à la troisième place derrière les sociaux-démocrates (SPO) et les conservateurs (OVP), avec seulement 24% des voix. Outre la déroute de l'extrême droite, les résultats ont conforté à la surprise générale, y compris celle du concerné, le premier ministre Wolfgang Schuessel. L'OVP a raflé la mise en s'adjugeant pas moins de 42,27% des suffrages contre 26,9 seulement lors des précédentes législatives. Schuessel aura surpris tous les observateurs, qui pensaient qu'il avait pris un sérieux risque en convoquant des élections anticipées, en faisant de son parti le premier d'Autriche, pour la première fois depuis 1966. Le défi qu'il avait lancé à l'Union européenne (UE) en 1999, en s'alliant avec l'extrême droite, a eu, en fin de compte, des effets positifs auprès de l'électorat autrichien. Selon les spécialistes, la coalition actuellement au pouvoir a beaucoup de chances d'être reconduite, avec, bien sûr, une distribution de portefeuilles beaucoup plus favorable pour les conservateurs. Cette éventualité est d'autant plus plausible, après le renouvellement de la position des sociaux-démocrates, qui continuent de refuser “une grande coalition” avec les conservateurs. Alfred Gusenbauer, le chef de file de SPO, campe sur sa première décision de rester dans l'opposition, si son parti n'arrive qu'à la deuxième place. “J'ai dit avant l'élection que la deuxième place signifierait notre retour dans l'opposition, si les conservateurs et le FPO ont la majorité. C'est le cas ce soir et ma position est toujours valable”, a déclaré Gusenbauer. Malgré un léger gain de trois points par rapport aux législatives de 1999, 36,9% contre 33,2%, les sociaux-démocrates n'ont pas atteint l'objectif de damer le pion aux conservateurs. Ils comptaient sur un hypothétique bon score des verts pour prendre le pouvoir. Il n'en fut rien, les écologistes n'ont récolté que 8,96% des voix. Conséquence, on se dirige tout droit vers un statu quo dans ce pays. Les conservateurs et l'extrême droite vont poursuivre leur “lune de miel”, à moins d'un désaccord sur le partage des portefeuilles ministériels. K. A.