Plusieurs mois après l'annonce en grande pompe de la campagne d'éradication des marchés informels, les résultats ne sont pas encore palpables sur le terrain. Une simple virée dans n'importe quelle ville algérienne le confirme. Les vendeurs informels occupent toujours la voie publique. Les résultats des descentes de police pour faire décamper les étals anarchiques n'ont duré finalement que très peu de temps. En somme, le gouvernement, qui a promis de réguler le marché des fruits, légumes et autres produits de large consommation, n'a toujours pas réussi à asseoir une stratégie pour réduire les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs. Le gouvernement s'est engagé à remédier à ce problème en promettant la réalisation et la livraison de plusieurs centaines de marchés de proximité l'été dernier. Plusieurs mois après, aucun résultat concret n'est à signaler après les grandes campagnes menées à la veille du mois de Ramadhan 2013. Pourtant, une enveloppe de 14 milliards de DA, dont 10 milliards par le ministère du Commerce et 4 milliards de DA par celui de l'Intérieur, a été mobilisée pour la résorption de ce phénomène de commerce informel. Le département de M. Benbada avait tablé sur la réalisation de 60 % du programme destiné à la construction des marchés de proximité avant le début de l'été. Pour accélérer la cadence des travaux de réalisation, plusieurs marchés ont d'ailleurs confié à l'entreprise publique Batimetal. Au jour d'aujourd'hui, une grande partie de ces structures n'est pas encore livrée. À coup de chiffres, le ministère du Commerce essaye de faire briller son bilan. Selon ces chiffres, fin octobre 2013, 833 marchés informels ont été éradiqués sur les 1368 et 17 577 sur les 40 000 intervenants dans ces marchés ont été redéployés dans de nouveaux marchés de proximité. Reste que le citoyen lambda peine à faire la jonction entre ces chiffres et ce qu'il constate quotidiennement sur le terrain en termes de réinstallation tous azimuts des marchés parallèles. Cette résurgence des marchés parallèles s'explique par le retard dans la réalisation de certains marchés de proximité dans toute la wilaya d'Alger. Dans la capitale, il était prévu depuis 2011, la réalisation de 56 marchés couvrant 6 273 places. Une enveloppe de 70 milliards de centimes fut allouée à la construction de ces marchés qui étaient destinés essentiellement aux revendeurs de l'informel. Or, ces marchés sont encore à l'état embryonnaire, ce qui pousse certains revendeurs à réoccuper le terrain. Selon le secrétaire général de l'Ugcaa, Salah Souilah, près de 50% de marchés informels existent toujours selon les statistiques communiquées par nos bureaux régionaux. Pour lui, certaines wilayas n'ont pas été concernées par cette opération (éradication de marchés informels). L'année 2013, censée être celle de la consécration de la lutte contre l'informel, semble donc ne pas avoir tenu ses promesses. En plus de n'avoir pas été en mesure d'éradiquer le phénomène de l'informel, les autorités publiques se sont montrées dans l'incapacité de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. En effet, cette année a aussi été celle durant laquelle le citoyen a vu son pouvoir d'achat se réduire considérablement. Les statistiques données par la Fédération algérienne des consommateurs (FAC) viennent confirmer cette thèse. Selon cette dernière, le pouvoir d'achat des Algériens a chuté cette année de 30 voire 40% par rapport aux deux dernières années, d'autant plus que la dépréciation du dinar aggrave encore plus la situation. S. S. Nom Adresse email