Le FLN a entamé 2013 sur un air de fin de crise. Son contesté secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, est éjecté par un retrait de confiance après trois ans de résistance. Quatre voix de différence qui vont peser sur la balance des forces en "conflit". Ce qui va plonger le parti dans d'obligatoires, épuisants et longs temps morts. L'intermède Belayat, statutairement habilité à gérer le parti jusqu'à la session du comité central, n'a pas duré devant l'offensive d'une nouvelle aile qui a profité de la fragilité de la nouvelle alliance Belayat-redresseurs pour tenter de récupérer le gros lot des indécis et la tête du parti. En face, la troupe est à la recherche du "candidat du consensus" pour succéder à Belkhadem. Abderrezak Bouhara faisait pratiquement l'unanimité. Mais il tire sa révérence avant même l'épreuve. Emotion et choc dans le palais. Retour à la case départ. Tout est à refaire sur ce terrain où les appétits sont voraces. Les prétendants affluent, certains ouvertement, alors que d'autres sont en embuscade. Belayat tente de rapprocher les positions, mais les partisans du revenant Saâdani soupçonnent derrière son initiative des ambitions et des velléités d'accaparement du parti au profit d'un camp. Le spectacle continue. Mélodrame dont la trame laisse transparaître un état de déliquescence de la pratique politique où chaque acteur (chaque camp) joue un rôle hors scénario. Pour pimenter les actes accompagnés par les médias souvent sollicités dans cette bataille-course, on invite, à l'occasion, l'arbitrage juridique. Au FLN, cela n'est pas une originalité ou une improvisation, on en est rompu depuis 2003. L'administration délivre une autorisation à une demande contestée dans sa formulation pour la tenue d'une session du CC vite récusée par le Conseil d'Etat. L'été est chaud et le mois d'août surprenant Re-demande d'autorisation, dans les mêmes termes avec les mêmes signatures et l'autorisation accordée. L'intronisation de Saâdani est expédiée plus rapidement que l'envoi d'un SMS. Haro sur la session. Hold up ! commentent, irrités, les adversaires, partisans des procédures légales et du respect des textes du parti. Le Conseil d'Etat se déjuge, cette fois, et accorde la légitimité à la nouvelle direction. Le micro entre les mains, le nouveau promu, Amar Saâdani, tire sur tout ce qui bouge. Raconte les intentions du président Bouteflika. Interprète ses dernières décisions. Un quatrième mandat, poursuite des programmes de réalisations, une république civile que l'on peut comprendre comme une deuxième république, des clins d'œil au FFS et des salves intempestives contre le DRS et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, présenté dans le portrait peu enviable d'un "idiot politique". Saâdani ratisse large en courant dans tous les sens et innove dans son discours pour le placer loin de la rhétorique du FLN. La méthode Saâdani agace, dérange et imprime le flou. Les anciens alliés du FLN n'y comprennent rien. Lui, non plus, ne se dérange pas pour aller chercher, ailleurs, des alliés. Dans le même palais, deux "symphonies" divergentes se jouent. Saâdani continue de marteler ses certitudes et ses opposants de renouveler leurs armes, mais en restant dans une posture attentiste. On refait le chemin "juridique", la requête et le dossier prouvant leur droit, sous le bras. On repart aussi à la recherche de signataires du CC pour convoquer une session extraordinaire pour déloger "les indus occupants" du parti. Et ce n'est pas gagné. Le quorum n'est toujours pas atteint. Nul partout, balle au centre. Qui gagnera la partie ? Qui conduira la machine électorale du FLN et au profit de qui ? Car, un autre revenant, même désormais avec la casquette d'indépendant, Ali Benflis, qui bénéficie toujours de sympathie au sein du parti, est venu perturber l'ambiance morbide dans laquelle navigue le FLN. Il pourrait prendre la locomotive, estiment ses soutiens. Une bonne année qui s'annonce au FLN. D. B. Nom Adresse email