"Si on a pris la décision de venir en Algérie, c'est qu'on pense que le pays a un fort potentiel", a indiqué jeudi, Henri de Castries, P-DG du groupe français AXA, numéro un mondial des assurances, lors d'une rencontre avec la presse, au siège de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-française, à Alger. Le premier acteur mondial en matière d'assurance estime qu'il y a en Algérie de fortes perspectives de croissance pour le secteur des assurances. "Nous pensons que la croissance du pays devrait être forte. Le taux de pénétration de l'assurance en Algérie est très faible. Il est le tiers de ce qu'il est dans certaines économies voisines et comparables", a-t-il relevé. "Si on fait de bonnes choses, si on arrive à recruter les bonnes personnes, on trouvera en Algérie une croissance forte, en apportant aux clients les solutions qu'ils cherchent, dans les assurances dommages et de personnes", prévoit le P-DG d'AXA, relevant que le partenariat avec le Fonds national d'investissement (FNI) et la Banque extérieure d'Algérie (BEA), dans le cadre de la règle 49/51 régissant l'investissement étranger en Alger, "fonctionne bien". "Nous avons mis du temps pour commencer, pour établir un partenariat sur des bases solides. Mais, depuis que nous avons commencé, nous avons des raisons de nous féliciter de la manière dont les choses se passent", a affirmé Henri de Castries. Il trouve "normal qu'un pays émergent cherche à avoir des partenariats" avec des opérateurs étrangers. "AXA est présente dans 57 pays. Il y a des pays où AXA possède 100% de ses affaires, mais dans d'autres, notamment dans les pays émergent, le groupe a noué des partenariats", a-t-il indiqué. Pour lui, "l'important n'est pas tellement la proportion du capital que quelqu'un détient, mais de partager la même vision à long terme et d'avoir la même volonté de contribuer aux efforts de développement". "Avec le FNI et la BEA, nous avons trouvé deux partenaires avec lesquels nous avons discuté longuement avant de démarrer, mais avec lesquels nous avons établi un partenariat solide. Ça marche bien. Cela se développe. Il est clair pour eux, pour nous, comme pour les autorités algériennes, que c'est nous qui avons le management et qu'on attend de nous que nous apportions le savoir-faire d'AXA dans notre métier de base", a-t-il ajouté. AXA Algérie a réalisé un chiffre d'affaires de 20 millions d'euros en 2013. Sa part de marché est estimée à 0,8% contre 0,4% l'année précédente. "Notre part de marché va progresser vite en Algérie", prévoit Henri de Castries. Si la participation de sa filiale algérienne dans le chiffre d'affaires du groupe est jugée aujourd'hui "relativement modeste", le P-DG d'AXA a noté que "le rythme de croissance est plus fort qu'ailleurs". "Généralement, lorsqu'on s'installe dans un pays, on commence à gagner de l'argent entre six et huit ans. En Algérie, on pense qu'on sera bénéficiaire au bout de quatre ans", a ajouté Henri de Castries, relevant "le potentiel formidable en Algérie qui ne demande qu'à se libérer". AXA Algérie possède aujourd'hui 37 agences opérationnelles dans 12 wilayas. "Cette année, nous allons ouvrir 24 autres agences dont une dizaine ce mois de janvier. À la fin de l'année 2014, on serait sur 80% des wilayas du pays", a souligné Adelane Mecellem, directeur général d'AXA Algérie. Interrogé sur le dernier courrier du ministère des Finances demandant aux compagnies d'assurance-vie activant en Algérie de mettre fin à la souscription des contrats liés à l'assurance "santé internationale". Mecellem Adelane a indiqué qu'AXA Algérie s'est conformée aux exigences du ministère des Finances, en attendant de nouvelles perspectives. Devant les opérateurs économiques et des économistes, le P-DG du groupe AXA a estimé que la crise économique mondiale est une formidable opportunité pour l'Algérie. "Vous avez beaucoup d'atouts, celui d'une culture ancienne, d'une démographie dynamique et celui d'un pays bien placé géographiquement et conscient des ses défis", a-t-il conclu. M. R. Nom Adresse email