Même si le comité central a tranché hier en faveur de la participation pour la présidentielle, il préfère encore garder le suspense jusqu'au 24 janvier, quand bien même la candidature de Mme Hanoune ne fait pas l'ombre d'un doute. Le comité central (CC) du Parti des travailleurs (PT) a confirmé la décision de son 7e congrès concernant l'élection présidentielle : il participera au scrutin d'avril 2014. Bien que des militants de cette formation avancent déjà le nom de Louisa Hanoune, le PT ne révèlera officiellement le nom de son candidat que le vendredi 24 janvier, lors du rassemblement de l'ensemble de ses cadres. Hier, au siège de la mutuelle des matériaux de construction de Zeralda (Alger), la secrétaire générale du PT a déclaré que "les conditions pour la tenue des élections présidentielles ne sont pas encore claires", en plaidant, entre autres, pour la révision de la loi électorale et la création d'une "commission unique chargée du contrôle des élections du début à la fin". D'après Mme Hanoune, si l'administration est impliquée dans l'organisation des élections, elle ne doit pas pour autant s'immiscer dans la fonction du "contrôle" qui, elle, sera remplie par la commission installée à cet effet. "Si la situation se maintient telle quelle, ce serait une fuite en avant extrêmement dangereuse", a-t-elle prévenu, sans écarter l'idée d'éventuelles interventions de l'UE et des "forces impérialistes", mais aussi de celles de "candidats qui sont au service de l'impérialisme". Elle s'en prendra au MAK et à d'autres parties "même si elles sont isolées", en égratignant au passage le travail de sape des médias marocains. Selon elle, la campagne médiatique marocaine "n'est pas dans l'intérêt du peuple marocain, mais favorise le plan US et son Africom". "En Algérie, nous sommes dans une sorte de calme qui précède la tempête", a-t-elle prédit. Plus loin, la SG du PT a justifié le refus de communiquer le nom du candidat à la prochaine présidentielle par la poursuite des travaux de la première session du CC faisant suite au 7e congrès qui, pour rappel, s'était tenu en novembre dernier. Empruntant un ton à la fois sérieux et alarmiste, la leader du Parti des travailleurs a soutenu que "les élections présidentielles de 2014 sont complètement différentes" des rendez-vous précédents, et ce, "en raison de la crise mondiale du capitalisme" et de certains événements nationaux. Pour preuve, elle a considéré la pénurie actuelle du sachet de lait, un produit pourtant soutenu par l'Etat, comme "une provocation politique" qui lui rappelle étrangement janvier 2011 et un certain "Printemps arabe". De plus, elle a estimé que les acquis sur les plans économique et social restent "insuffisants", rappelant, dans ce cadre, le maintien du chômage "partout dans le pays" et les problèmes du logement. Même la directive du Premier ministre accordant la priorité à l'emploi des jeunes est, selon elle, mal interprétée sur le terrain, puisqu'elle a ouvert la voie à "des dérapages et des dérives". Il faut entendre par là "le régionalisme, voire le tribalisme qui affectent le tissu national et constituent un danger pour la République". S'exprimant à nouveau sur la crise à Ghardaïa, elle a expliqué que cette wilaya "est la porte du Sud" algérien et qu'elle constitue un passage incontournable des gazoducs de pétrole et de gaz. Pour Louisa Hanoune, le choix de Ghardaïa n'est pas fortuit, il correspond au "plan machiavélique du Grand Moyen-Orient". À propos des attentes de la population, elle admettra qu'aujourd'hui, "les exigences de la majorité du peuple algérien sont devenues aujourd'hui pressantes", car "l'échelle des priorités a changé" après la décennie noire. Seulement, "l'autorité de l'Etat a reculé" et laissé place à "l'opacité politique" et, aujourd'hui, à "des désaccords entre hauts responsables autour des présidentielles", dira-t-elle. Sur un autre plan, la responsable du PT a déploré que les problèmes ne soient pas réglés "à la racine", et qu'au contraire, il soit laissé libre champ aux "manipulations" de certaines parties, dont ces "nouveaux riches à l'allure mafieuse". "Il nous faut dégager l'approche républicaine, qui n'utilise ni la religion ni les aspects communautaires", a déclaré Mme Hanoune aux membres du CC, en promettant que le PT va bientôt "s'adresser au peuple algérien avec ses propositions". H A Nom Adresse email