De la fameuse Alliance présidentielle, seul Ahmed Ouyahia semble avoir eu raison. Si Belkhadem tente de revenir, vainement, au FLN et Makri jette l'éponge sans combattre, l'ombre de l'ex-chef de gouvernement plane encore. Inoxydable Ouyahia. Au regard de l'évolution de la situation, l'ancien chantre de l'éradication et du courant nationaliste-républicain semble marquer des points tout en demeurant invisible. Si le FLN est devenu un "bateau ivre" où Belkhadem ne trouve plus sa place, le boycott du MSP, morcelé en différents courants, sonne, probablement, le glas du vieux fantasme islamiste de prise du pouvoir. Car l'ironie du calendrier a fait en sorte qu'au même moment où les proches d'Ouyahia font un retour en force au conseil national du RND, accréditant l'idée que le "Poutine algérien" a gardé une aura imposante malgré une démission fracassante, les islamistes, ses ennemis jurés, du moins l'incarnation du courant islamiste-libéral, ont jeté l'éponge faisant en sorte que la présidentielle de 2014 peut ne pas avoir de candidat islamiste ! C'est une double victoire pour Ouyahia. D'abord, sur le terrain de l'influence interne au RND, ensuite, sur le terrain du symbole face à l'islamisme politique. L'Algérie semble arriver au paradoxe que les islamistes qui progressent dans leur matrice sociale régressent dans leur matrice politique. Au regard de la chute électorale, lente et inexorable du score islamiste, le boycott de Makri sonne comme un aveu d'échec entériné par les tenants du "modèle turc" qui, depuis, s'est superbement cassé la figure. Certes, cette élection peut se faire dans son aspect idéologique sur des substituts. Le MPA de Benyounès étant le seul à, encore, charpenter un discours décomplexé sur l'anti-intégrisme et Ghoul, incarnant, de son côté, une synthèse hybride du courant islamo-progressiste, mais ces entités sont bien trop jeunes pour représenter les vieux clivages des années 1990 qui ont modelé le paysage politique. Nom Adresse email