Dès qu'une réunion de l'Union africaine se tient, comme c'est le cas à Addis-Abeba, où une session du Conseil de sécurité sur le Sahara Occidental se profile à l'horizon — elle est prévue en avril prochain —, Rabat s'agite et agresse l'Algérie pour des motifs futiles. Le Maroc est passé à l'offensive contre l'Algérie en convoquant, une fois de plus, l'ambassadeur d'Algérie à Rabat pour exprimer sa "forte désapprobation" au sujet d'un prétendu refoulement par ce pays de plusieurs dizaines de réfugiés syriens au cours des derniers jours. Ceci étant, le chef de la mission diplomatique algérienne dans la capitale marocaine a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, à Rabat, "suite à l'expulsion par les autorités algériennes vers le territoire marocain de plus de 70 ressortissants syriens", est-il indiqué dans un communiqué de ce ministère, cité par l'agence officielle MAP. L'Algérie a vigoureusement réfuté lundi ces accusations, avançant que ses gardes-frontières n'avaient fait que "refuser l'accès sur le territoire national" à des "ressortissants syriens refoulés par les autorités marocaines". Il est clair que le Makhzen, en quête d'excuses de tous genres pour s'attaquer à l'Algérie, s'agite parce que la situation lui est défavorable sur le plan diplomatique. Il faut savoir qu'il redoute que la réunion de l'Union africaine, qui se tient à Addis-Abeba, ne débouche sur un soutien fort à la décolonisation du Sahara Occidental. Pour rappel, l'affaire de l'attaque contre le consulat d'Algérie à Casablanca, le 1er novembre dernier, marquée par l'arrachage du drapeau national, avait été sciemment orchestrée par les autorités marocaines en réponse à la réunion d'Abuja, qui avait dénoncé l'occupation du Sahara Occidental et apporté un soutien africain sans réserve au peuple sahraoui. Dans le même ordre d'idées, le Makhzen s'attelle à passer sous silence la visite qu'effectue actuellement au Maroc l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, l'Américain Christopher Ross. D'habitude, une couverture médiatique importante était accordée aux activités du diplomate US, qui prépare son rapport en prévision de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Sahara Occidental, qui devra statuer sur le renouvellement du mandat de la Minusro. Rabat redoute que les attributions de cette mission onusienne ne subissent des changements, avec notamment l'ajout du contrôle des droits de l'Homme dans ce territoire, classé non autonome par la commission de décolonisation de l'ONU. Si lors de la réunion d'avril 2003, le Maroc l'a échappé belle avec le retrait, en dernière minute, par les Etats-Unis, de leur projet de résolution, cette fois-ci la pression est de retour. En effet, la présidente de RF Kennedy Center pour les droits de l'Homme, Mme Kerry Kennedy, a appelé en fin de semaine écoulée le Conseil de sécurité de l'ONU à introduire, en 2014, le mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au sein de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minusro). Anticipant sur une probable déroute diplomatique, Rabat tente de détourner l'attention en s'en prenant à l'Algérie. M. T Nom Adresse email