La gestion des villes et leurs réseaux techniques (eau, gaz, électricité, transports, télécom...) est devenue de plus en plus complexe. Souvent les villes se sont concentrées sur la planification urbaine sans tenir compte des résultats à moyen et long termes en matière d'implication sur la gestion complexe des systèmes urbains que la construction d'une ville génère. Particulièrement concernée, Alger constitue une préoccupation majeure dans ce sens, compte tenu des catastrophes, tant naturelles qu'accidentelles, qu'elle a connues. La mise en œuvre du fameux plan stratégique 2010/2029 oblige les autorités à trouver réponse à un tas d'interrogations se résumant dans : comment gérer la métropole en prévenant les menaces, absorbant les impacts, répondant aux crises ? Comment se récupérer et apprendre de cette expérience ? La réponse qui réside, selon les professionnels de la question, dans le concept de la résilience urbaine était l'objet, hier, d'une journée d'étude organisée par l'APW d'Alger sous le thème "Utilisation des technologies de communication et les langues vivantes dans la modernisation de la gestion de la ville", et à laquelle ont assisté les élus (Sénat, APN, APW, APC) et des experts espagnols spécialistes de la ville de Barcelone. Intervenant en ouverture de cette journée d'étude, le P/APW, Karim Bennour, a de prime abord rappelé que celle-ci s'inscrit dans le cadre de la mission que l'APW mène pour contribuer à un débat scientifique et profiter de l'expérience des autres dans la gestion de l'administration, en particulier, et de la ville, en général. "Pour cela, l'expérience des capitales et villes étrangères devrait nous être utile, et les transformations technologiques et la gestion moderne de la ville nous imposent de nous intégrer dans ce sens, à travers la stratégie globale tracée par les pouvoirs publics et la wilaya", a souligné l'élu. Le concept de résilience urbaine, comme l'a expliqué le vice-P/APC de Hydra et architecte de formation, Samir Bediada, réinterroge la façon de penser le système urbain et ses perturbations. "Appliqué à la ville, c'est la capacité d'un système urbain à absorber une perturbation, à retrouver ses fonctions à la suite de cette perturbation et de là, améliorer sa gestion quotidienne." "C'est une discipline de travail des managers, des territoires et des villes, et doit être introduite dans toutes les phases de gestion d'une ville", explique Juan Carlos Montiel, ancien conseiller du ministre de l'Habitat pour la ville de Barcelone et DG d'un groupe de promoteurs barcelonais, lors de sa communication sur les différentes étapes qu'a connues la ville de Barcelone dans son développement engagé depuis plus de trente ans. Pour lui, la ville est conçue et fonctionne comme un système de réseaux interconnectés qui facilite la gestion des progrès et du développement de la ville de manière plus solide, efficiente et durable. Suivie par une projection de diapos, l'expert a passé en revue les étapes de développement de cette grande ville méditerranéenne montrant la résilience comme un des vecteurs de gestion-clé pour avancer vers une ville intelligente. L'intervention de M. Fontalas, expert et directeur d'une entreprise de transfert de technologie, a, pour sa part, indiqué que Barcelone a été la première ville à bénéficier de la résilience en 1982, et que depuis cette date, la mégapole a appris à intégrer cette technique. "Les résultats, dira l'expert, sont éloquents : identification des points faibles et infrastructures urbaines, comme le réseau électrique insuffisant, système de gestion des déchets non adapté, réseaux d'assainissement à fort risque, manque de coordination des travaux et des interventions sur la voie publique, etc., révision des plans stratégiques sous un prisme de résilience, plus de coopération de tous les opérateurs urbains (eau, gaz, électricité, télécom, déchets, mobilité, assainissement, éclairage public, voirie, etc.), préparation de la ville à une gestion intelligente et suivi des services urbains et des infrastructures (centre de contrôle urbain, logiciels de simulations, tableau de bord). Cependant, si toutes ces données, objet d'études de longues années, ont permis à la ville de Barcelone d'être ce qu'elle est aujourd'hui, une mégapole prospère, la question qui reste posée est de savoir si son expérience est opportune pour Alger. Car, avant tout, il est question de mentalités auxquelles l'Etat est confronté, même si la volonté de concrétiser le plus grand projet en Afrique, le plan stratégique, n'est pas à remettre en cause. A F Nom Adresse email