Soutiens indéfectibles et inscrites dans la ligne historique d'appartenance au parti unique, les associations dites de la famille révolutionnaire semblent opérer une mue qui s'est imposée malgré elles. Ballottées un moment entre le FLN et le RND qui s'alternent à leur tutorat, elles en sont arrivées aujourd'hui à une impasse dont le début apparent de l'issue est dans leurs dissensions qui commencent à se lézarder à la faveur de l'échéance présidentielle du 17 avril qui divise leurs rangs tant est qu'elles n'arrivent même pas à retrouver l'unanimité historique qui caractérisait leur choix de soutien. À l'identique de ce qui a affecté les tuteurs, divisés, et dont les options de soutien aux candidats n'ont pas été tranchées. Ou alors décidées suivant les revirements dictés par l'évolution des motivations. Mais alors que d'autres organisations satellites se sont vite dépêchées d'appeler le Président à briguer un quatrième mandat et à soutenir par la suite sa candidature, à l'image de l'UGTA, de l'UNFA et de l'UNPA, les organisations de la famille révolutionnaire tardent à s'exprimer sur le sujet. Toujours promptes à suivre avec, souvent, zèle la direction du vent, cette fois, elles font exception. Et à leur silence, se sont jointes des voix "historiques" pour revendiquer la fin du règne de Bouteflika avec des appels à barrer la route au quatrième mandat. C'est le cas de Yacef Saâdi et de Djamila Bouhired, et d'autres colonels qui se sont franchement opposés à cette perspective en invitant le Président à se retirer. Cette dernière a même menacé de descendre dans la rue s'il annonce sa candidature. Ainsi que d'anciens combattants. La distance a été, par contre, prise bien avant l'apparition des signes de rupture au sein des organisations. C'est lorsque des membres des associations des fils de chouhada et de moudjahidine de plusieurs wilayas ont pris l'initiative de solliciter la candidature de Liamine Zeroual, l'ancien Président, que le bloc associatif discipliné s'est fissuré. Et commence alors l'épisode des coups d'Etat pour décapiter les organisations pour soupçon de "trahison". Ainsi les Onec, Cnec et autres organisations ainsi que l'organisation mère, l'ONM, s'abstiennent ou ne s'aventurent pas à se prononcer en faveur d'un candidat. Du moins, pas unanimement. D'où est venu le séisme qui a ébranlé l'édifice des organisations de masse qui constituaient jusque-là un bloc bien aligné sur le candidat choisi ? Ces organisations, organiquement liées aux FLN et RND, ont subi les effets directs des dissensions au sein des deux partis, de leurs crises qui ont conduit à des changements de directions. Au cœur des dissensions, le quatrième mandat qui ne faisait plus l'unanimité. Les clivages se sont accentués avec l'annonce de la candidature d'Ali Benflis qui, malgré sa longue absence, continue de bénéficier de nombreuses sympathies, feintes ou assumées, qui ont vite fait de nourrir des soupçons d'allégeance dont les auteurs ont été mis à l'index et menacés de destitution. Malgré les divergences profondes, on n'en arrivera pas au clash ; il est reporté par la proximité de l'échéance du 17 avril mais avec la certitude d'irréversibles divisions. À l'image des partis parrains divisés en camps inconciliables. D'où l'absence de la voix de ces organisations "de masse" pour le candidat adoubé par les partis du pouvoir qu'elles sont censées incarner au niveau de la base et dont elles constituent les démembrements, mais fonctionnant, malheureusement, selon le schéma initial de leur création sous le parti unique. Un silence frappant et embarrassant d'organisations considérées comme faisant partie de la machine électorale du système avec une grande capacité de mobilisation. Un silence qui reste une énigme. D B Nom Adresse email