Résumé : Aimed répond enfin au coup de fil de Doria. Son père avait une urgence à l'hôpital. C'est ce qui expliquait son retard. Ils allaient bientôt arriver tous les deux. Entre-temps, Camélia frôlait une crise de nerfs. Tout son corps vibrait d'angoisse et d'impatience, tandis qu'un mauvais pressentiment la tenaillait. Elle rajuste le col de sa veste et prend son sac avant de jeter un dernier coup d'œil à sa silhouette... Tout était parfait. Rien dans son accoutrement ne laissait deviner les sentiments contradictoires qui torturaient son âme et sa conscience. Elle quitte les vestiaires et cherche des yeux Omar et Doria. Le père et la fille discutaient avec un jeune homme et un homme aux cheveux grisonnants... C'est sûrement Aimed et son père, se dit-elle en les observant de loin... L'homme avait le dos tourné et s'appuyait sur une canne... Doria lui avait dit que le père de son ami avait eu un accident il y a longtemps... Un accident dont il garde encore les séquelles.. Elle toussote et s'approche d'eux. Aimed lui avait paru très beau et très élégant... Un vrai gentleman, qui hochait poliment la tête devant Omar. Doria souriait. Elle était visiblement heureuse de revoir son ami. Il était grand temps pour elle de le présenter à sa famille. En voyant arriver sa mère, elle court vers elle, et lui prend les mains : -Aimed est là maman... -Oui, c'est ce que je constate... -Allez, viens, je vais te le présenter... Tout comme papa tu seras charmée. Et puis il y a le Dr Hassen, son père qui... Doria ne termine pas sa phrase... Sa mère était devenue blême... Elle titube et s'accroche à elle, puis tente de se redresser. Ses yeux semblaient sortir de leur orbite. Elle regarde sa fille, et tendit son index : -Cet homme est le père de Aimed... ? La question semblait superflue, mais elle la posa quand même comme un naufragé qui espérait un ultime sauvetage. -Oui maman... . Camélia se met à trembler. Elle porte une main à sa tête puis relève les yeux vers les trois hommes qui lui faisaient face, et qui ne saisissaient pas encore le drame de cette situation. Doria regarde curieusement sa mère. Sa pâleur l'inquiéta... Elle semblait bien agitée... -Qu'as-tu maman... ? Tu sembles souffrante tout d'un coup... Est-ce la vue de Aimed qui te met dans cet état... Je peux te rassurer tout de suite... Nous n'allons pas nous marier de sitôt... Camélia respirait difficilement. Soudain, elle lâche le bras de sa fille et s'affale sur le sol. Le monde disparut, le temps se figea... Camélia ne savait pas combien d'heures elle avait dormi. Elle était couchée dans son lit, et un silence de mort régnait dans la maison. Elle tendit sa main et allume la veilleuse. Son réveille-matin indiquait 10h00. Elle se redresse d'un bond... Les souvenirs revinrent. Elle était à l'institut... Et... Elle avait rencontré Aimed et son père... Hassen ! Que s'est-il passé ensuite... ? Elle savait qu'elle avait perdu connaissance... L'émotion était trop forte... Mais ensuite... ? Elle rabat sa couverture, se lève et sort de sa chambre pour se diriger vers la salle de bains. La maison semblait vide. Mais elle entendit quelqu'un faire de grands pas au salon. C'était sûrement Omar. Elle s'asperge le visage d'eau fraîche et passe un peigne dans ses cheveux en broussaille. Son maquillage avait coulé, et de profondes cernes creusaient son regard. Elle serre sa serviette contre elle. Doria doit être dans tous ses états... Cette situation a dû la choquer... Elle soupire : c'étaient ses propres erreurs qui remontaient... Elle aurait dû tout raconter à sa fille bien avant que cette dernière n'atteigne l'âge adulte. Mais à chaque fois qu'elle avait voulu le faire, Omar l'en avait empêchée. Il ne voulait pas que Doria connaisse la réalité sur son vrai père... Il s'estimait en droit d'être le seul père. -Enfin... Tu es réveillée Camélia... Elle releva les yeux vers la glace au-dessus du lavabo et remarqua que Omar était juste derrière elle. Elle hocha la tête : -On m'a sûrement injecté un sédatif... J'ai dormi comme une marmotte... -Oui... Hassen... Heu le Docteur Hassen était là lorsque tu as perdu connaissance Il... Il s'était affolé... Mais avait réussi à reprendre ses réflexes de médecin pour te porter secours... On t'a ramenée ensuite à la maison, et il nous a demandé de te laisser dormir à ta guise... -Il a bien sûr aussi compris que Doria... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email