Les organisateurs ont décidé de dédier cette édition à l'un des membres fondateurs du Musée de l'eau de Toudja, le regretté M'hand Kasmi, natif de la localité. Réputée pour ses sources naturelles et ses ressources hydriques non moins négligeables, la commune de Toudja vient d'organiser la 5e édition de la Fête de l'eau (Thamaghra Waman), un rendez-vous annuel qui coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de l'eau (22 mars). Les organisateurs, à savoir l'APC de Toudja, les Amis du Musée de l'eau, et la dynamique association Gehimab de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, ont décidé de dédier cette édition à l'un des membres fondateurs du Musée de l'eau, le regretté M'hand Kasmi, natif de la région. Un grand portrait du défunt est d'ailleurs accroché à l'entrée principale de ce musée, premier du genre en Algérie, qui porte désormais son nom. Des centaines de personnes, venues de plusieurs régions de Kabylie, ont afflué dès la matinée de cette journée de samedi, au chef-lieu communal de Toudja, situé à quelque 22 km au nord-ouest de la ville de Béjaïa. Des chercheurs universitaires, des artistes, des journalistes, des représentants du mouvement associatif, dont des membres de l'association Rivage de Marseille, étaient présents à ce rendez-vous annuel. Du côté des officiels, seuls le président de l'APW de Béjaïa, Mohamed Bettache, et le conservateur des forêts de la wilaya, Ali Mahmoudi, ont tenu à marquer de leur présence cette cérémonie. "C'est la cinquième fois que je viens ici pour assister à la Fête de l'eau de Toudja. La seule originalité étant la baptisation du Musée de l'eau du nom de mon défunt ami, M'hand Kasmi, l'initiateur du projet", nous déclare Ali Sayad, anthropologue algérien. Notre interlocuteur a tenu, toutefois, à déplorer les défaillances constatées dans l'organisation de cet événement, ce qui a laissé les invités totalement désorientés. "L'édition de cette année est mal organisée. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Les organisateurs de cette fête annuelle devraient se pencher sérieusement sur ce volet. Ils doivent faire des réunions d'évaluation qui leur permettront de mieux préparer, dès maintenant, l'édition de l'année prochaine", a-t-il souligné. Evoquant le parcours et les valeurs humaines de son camarade disparu, M. Sayad nous a fait lecture du dernier message SMS que lui avait envoyé le regretté M'hand Kasmi, le 1er mars 2013, dont voici la teneur : "Le Musée de l'eau de Toudja est le seul musée du monde musulman qui peut ouvrir ses portes au moment de la prière du vendredi". Pour notre interlocuteur, ce message à lui seul renseigne bien sur la personne de M'hand Kasmi, qui se revendiquait de l'Islam de ses ancêtres, celui de la tolérance et de la paix. À noter que les hôtes de Toudja ont eu droit à un programme riche en activités. Randonnées pédestres à travers les prairies verdoyantes, visite du Musée de l'eau, de la source de Toudja, des sites historiques, tels que les vestiges romains et les moulins à eau, des chemins de l'eau qui traversent le village, déjeuner champêtre, préparé à base de produits locaux, démonstration d'escalade avec le club de spéléologie de Béjaïa, atelier en astronomie..., sont autant de festivités ayant marqué cette édition. Par ailleurs, l'orchestre kabyle d'Ahbab Cheikh Saddek Abdjaoui a égayé l'assistance avec un concert de musique andalouse. Enfin, une conférence-témoignage intitulée "Hommage à notre ami M'hand Kasmi", a été animée dans l'après-midi, par des amis du défunt, qui ont tenu à saluer son geste et à lui rendre un grand hommage pour tout ce qu'il avait fait aussi bien pour sa région que pour l'Etat algérien. Rappelons que M'hand Kasmi est né à Toudja le 11 mai 1953. Après un cursus scolaire des plus enviables, il entamera une riche carrière de haut fonctionnaire après sa sortie de l'Ecole nationale d'administration (ENA). Rongé par une maladie pernicieuse, l'enfant prodige de Toudja a rendu l'âme le 21 août 2013 à Paris. KO Nom Adresse email