La visite effectuée, conjointement par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, et le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, jeudi à Oran, est intervenue en pleine campagne électorale déjà émaillée par des incidents et des dépassements dénoncés par certains candidats. Une visite qui n'a pris de sens qu'avec les rares déclarations du ministre de l'Intérieur qui n'accordera pas de point de presse aux journalistes, mais ne manquera pas de lâcher à leur attention de "faire passer ce message". En fait, le message avait plutôt l'allure d'une mise au point. En effet, alors que des candidats à la présidentielle évoquent déjà des dépassements et des "préparatifs" pour une fraude massive, Tayeb Belaïz répondra, sans nommer aucun d'entre eux, que "jusqu'à présent, je le répète, il n'y a aucun dépassement constaté et ceux qui disent le contraire n'ont qu'à en apporter les preuves. L'administration agit dans la neutralité la plus totale envers tous les candidats, cette neutralité est garantie et la campagne se déroule dans de bonnes conditions". L'importance du scrutin du 17 avril, "une date cruciale pour le pays", a été évoquée par le ministre à maintes reprises au cours de sa visite aux différents sièges de daïra de la wilaya, lançant des appels aux citoyens qui "doivent aller voter le 17 avril et choisir parmi les candidats le meilleur et le plus apte... Le citoyen est la source du pouvoir et c'est le peuple qui choisira en toute liberté mais il doit aller voter le 17 avril". Intervenant sur un autre point relatif aux droits de l'Homme et le comportement des agents de police, le ministre, une fois encore, dira que la police "accomplit pleinement son rôle de protéger le citoyen et dans le respect des droits de l'Homme. Contrairement à ce que peuvent dire des organisations non gouvernementales, la Police algérienne préserve les lois de la République". La question de la création de syndicat dans la Police nationale comme promis, entre autres, par le candidat Benflis tout récemment amènera une réplique de M. Belaïz qui précise que "chaque candidat est libre de faire les déclarations qu'il veut, nous, nous sommes l'Etat et seul l'Etat est apte à agir". Sur ce, et alors que Abdelghani Hamel était resté stoïque et silencieux tout le temps que durera la visite, ce dernier lâchera fermement à cet instant que "les droits des policiers sont garantis, mais également les droits des citoyens bien entendu", mettant un point final à son intervention. En fait, déjà le prédécesseur de Hamel s'était opposé à toute idée d'un syndicat dans la police. Mais, plus que tout, c'était l'ambiance et les à-côtés de cette visite à Oran qui ont retenu l'attention, tant la rumeur insistante et savamment distillée par certains, sur des préparatifs exceptionnels pour un meeting électoral du staff du Président-candidat. Une rumeur qui ne cesse d'enfler et qu'indirectement Belaïz a renforcée en se rendant au Palais des sports d'Oran pour y inspecter méticuleusement l'endroit : la configuration de la salle, l'estrade et les travées de sièges n'ont pas échappé au regard du ministre, comme pour donner corps à cette rumeur de la venue presque improbable du Président sortant à Oran. D. L Nom Adresse email