"Il s'agit de sensibiliser pour éviter une chute brutale pour le pays" que peuvent provoquer "ses gouvernants qui, dans leur affolement, sont capables des pires exactions pour se maintenir au pouvoir", a déclaré, hier à Tizi Ouzou, le responsable du bureau régional du RCD. L'appel à une marche demain 15 avril dans les rues de Tizi Ouzou se veut, selon les responsables locaux du RCD, une action inscrite dans le cadre de la célébration du Printemps berbère, mais cette manifestation vise en même temps à dénoncer à la fois l'élection du 17 avril qui risque, disent-ils, "d'entraîner le pays dans un chaos total" et aussi "l'accaparement du pays par une oligarchie prédatrice qui, après avoir confisqué les richesses nationales, brisé les élites et détruit l'appareil de production, tente d'humilier les citoyens restés dignes". "Nous ne pouvons pas attendre le 20 avril. On doit agir avant la proclamation des résultats de l'élection", a souligné, hier, au cours d'une conférence de presse, le responsable du bureau régional du RCD à Tizi Ouzou, Hadibi Saadi, qui estime qu'au-delà de cette élection, dont l'issue est connue d'avance, ces activités sont nécessaires à la mobilisation de la société pour une riposte organisée et salutaire pour le pays. "Il s'agit de sensibiliser pour éviter une chute brutale pour le pays dont l'existence est plus que jamais menacée par le comportement de ses gouvernants qui, dans leur affolement, sont capables des pires exactions pour se maintenir au pouvoir", dira le représentant du RCD, tout en réaffirmant que son parti "veut que le système parte, mais sans emporter avec lui l'Algérie", et en expliquant que lorsqu'on opte pour un boycott actif, on ne peut pas ne pas agir. La marche du 15 avril, qui sera soutenue par la coordination des associations amazighes, a également pour objectif de revendiquer, comme à chaque 20 Avril, l'officialisation de la langue amazighe, a noté M. Hadibi, même si ce dernier ne se fait pas d'illusion sur l'impossibilité de voir cette revendication prise en charge sans l'instauration d'une véritable démocratie en Algérie. Interrogé sur les accusations du clan de Bouteflika concernant le timing de cette marche qui consacre, selon lui, la violation des lois interdisant toute activité durant les jours séparant la clôture de la campagne électorale et le jour de l'élection, le représentant du RCD rappelle que le pouvoir est le premier à violer les lois en empêchant les partisans du boycott de mener campagne pour s'exprimer. "À leur pression, nous répondons par la résistance." "Ils appellent au respect de la loi, alors qu'ils sont les premiers à violer la loi avec leur affichage anarchique qui a défiguré toute la ville de Tizi Ouzou", s'est plaint, pour sa part, le maire de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguelet, qui a pris part à la conférence. "Qu'ils cessent d'abord de piller le pays", a conclu Saadi Hadibi. S. L Nom Adresse email