Le MDN a communiqué que 37 terroristes avaient été abattus en trois mois. Aqmi "a communiqué que 14 soldats avaient été mitraillés dans un bus aux Ouacifs hier". Et le message des terroristes est malheureusement le plus sanglant. Mener de front la guerre psychologique et la guerre réelle contre le terrorisme n'est pas chose aisée. L'une s'imbrique dans l'autre. Quand Ahmed Gaïd-Salah prévient devant un parterre d'officiers, lors de ses tournées d'inspection, que "des résultats probants ont été enregistrés" dans la lutte antiterroriste, le carnage des Ouacifs lui enlève le crédit de la démonstration. Quand le MDN évoque la récupération de missiles sol-air le même jour que 11 braves périssent sous les balles lâches de groupes terroristes, censés ne plus se trouver dans cette région mais dans les contrées sablonneuses du Sahel, cela incite à être mieux préparé au retour de flamme. Car, depuis que l'institution militaire et son état-major, en particulier, a décidé de prendre tout le bénéfice de la lutte antiterroriste, centralisant aussi bien sa communication que son côté opérationnel, il s'expose à être le seul comptable de l'échec. Car cela est connu, les succès sont ordinaires, seuls les échecs sont spectaculaires. Il en est de même de la sécurisation de la présidentielle. Certes réussie, mais tellement surmédiatisée qu'on a frôlé l'indécence. Les forces armées algériennes n'ont pas l'habitude de se mettre en avant. Encore moins sur la chose politique. Ceci était une règle durant les années antiterroristes. Son travail parle pour elle et elle ne parle pas de son travail. Ceci pour l'efficacité de l'action qui vaut mille discours. Sur ce terrain, Aqmi est rodée. Elle n'est plus nuisible en volume, mais maîtrise le timing opérationnel et médiatique. L'ANP a saisi des tonnes d'armes sophistiquées, mais ne précise pas son origine. Elle ne le peut pas. C'est du domaine du politique et du diplomatique. Ahmed Gaïd- Salah ne peut pas pointer du doigt la Libye, car officiellement, nous aidons ce pays à se porter mieux sur le plan sécuritaire. Et l'attentat des Ouacifs prouve que la contamination libyenne a atteint le Nord algérien. Longtemps sécurisé. Certes, il y a eu Cherchell ou Jijel. Plus de morts qu'aux Ouacifs. Un seul attentat spectaculaire et le message sécuritaire est anéanti. Que dire de plus ? Comment le dire ? Aqmi a échoué à Tiguentourine. Echec relatif. L'armée avait remporté "une grande bataille". Succès relatif. Ponctué par des remises de grades publics. Car la parenthèse n'est pas close. Quand l'état-major laisse d'autres communiquer à sa place, en l'occurrence Saâdani, sans réagir, pour invectiver la crème de la lutte antiterroriste, qu'est le Scorat (les unités d'élite du DRS), et tenter de juger son chef, le message est brouillé. Il y a une faille. Celle que le terrorisme exploite toujours pour faire du bruit. Nom Adresse email