La France, pourtant, "le pays des droits de l'Homme", continue à dérouter par sa position antinomique vis-à-vis des droits humains au Sahara occidental. Ce constat, déjà connu et maintes fois dénoncé, y compris par des militants français, a de nouveau été établi, hier, à Alger, à l'Ecole nationale supérieure de sciences politiques (Enssp), par l'ambassadeur de la République sahraouie (Rasd) à Alger, Brahim Ghali. À l'ouverture de la journée d'étude intitulée "Paix et autodétermination au Sahara occidental", organisée conjointement par le Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (Cnasps) et l'ambassade sahraouie, le diplomate a évoqué les événements ayant eu cours ces "derniers mois" concernant le dossier de l'ex-colonie espagnole, occupée illégalement par le Maroc, depuis 1976. M. Ghali s'est notamment exprimé sur le dernier rapport du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon sur la situation au Sahara occidental, soumis au Conseil de sécurité de l'ONU, le 10 avril dernier. Ce document, indiquera-t-il, fait état des violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés sahraouis et des appels des ONG pour une surveillance durable et la protection de la population sahraouie. Seulement, ce rapport qu'il a qualifié d'"avancée" et de "pas positif" a enregistré "l'ingérence" du représentant de la France à l'ONU, Gérard Araud, confortée par "le silence" de la plupart des membres permanents du Conseil de sécurité. Dans ce cadre, l'ambassadeur sahraoui a rappelé que les termes du paragraphe 100 dudit rapport, approuvant la mise en place d'"un mécanisme de contrôle" des droits de l'Homme au Sahara occidental, ont été remplacés, dans la version finale, par le simple "contrôle" de ces droits, avec l'objectif de réduire le mandat de la Minurso, mission onusienne pour un référendum au Sahara occidental, en matière de protection des droits de l'Homme. Pour Brahim Ghali, le rapport de Ban ki-Moon renferme trois points essentiels. D'abord, il replace la question sahraouie en respectant sa "nature juridique" qui, elle, renvoie donc à l'autodétermination. Ensuite, il pose le problème des ressources naturelles du "territoire non autonome" du Sahara occidental, en explicitant la position de l'ONU, quant à sa responsabilité dans la préservation des intérêts du peuple sahraoui, et ce, conformément aux principes de sa charte. Enfin, le diplomate sahraoui a évoqué la recommandation de Ban ki-Moon au Conseil de sécurité, qui conseille de revoir entièrement le cadre du processus des négociations, fondé depuis sept ans (avril 2007), si aucun progrès n'est enregistré d'ici l'année prochaine (avril 2015). La rencontre de l'Enssp qui, pour rappel, se tient à quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité, qui est prévue ce 23 avril, a donné l'occasion à des universitaires d'exposer leur point de vue concernant la dernière colonie en Afrique. De l'avis de Boudjema Souilah, spécialiste en droit international, la question du Sahara occidental ne souffre d'aucune ambiguïté, sur "le plan juridique". "C'est une question de décolonisation, comme c'était le cas pour la Namibie et le Timor oriental. De plus, le Maroc n'a aucune souveraineté sur ce territoire", a-t-il révélé, en ajoutant : "Si le Conseil de sécurité considère que la question du Sahara occidental est une affaire de paix et de la sécurité internationales, il devra réagir vite pour éviter l'explosion." H A Nom Adresse email