Le SG du SNTE interpelle le ministère de tutelle et les walis et réclame la mise en place d'une commission d'enquête pour lever le voile sur les nombreuses irrégularités qui entachent la gestion des œuvres sociales de l'éducation. Les œuvres sociales de l'éducation nationale ne cessent de faire couler beaucoup d'encre. En se prononçant en décembre 2011 pour le mode de gestion centralisé afin de mettre fin à la mainmise de l'UGTA sur les œuvres sociales, les fonctionnaires du secteur pensaient en avoir fini avec une gestion opaque et des détournements sans limites. Ce n'est hélas pas le cas aujourd'hui. La réalité semble être tout autre. Le mode de fonctionnement a certes changé, mais les vieux réflexes ont la peau dure. Ils ont refait surface à travers "toutes les commissions de wilaya et nationales". C'est du moins ce qu'a révélé hier le SG du SNTE lors d'un point de presse tenu au lycée Zabana. Exhibant des documents prouvant ses déclarations, Abdelkrim Boujenah a accusé ouvertement les différentes commissions des œuvres sociales de l'éducation nationale. "Nous avons des preuves irréfutables sur diverses falsifications et autres malversations, et ce, au niveau de ces commissions". Des documents et autres dossiers de demande de primes ou d'avantages accordés par les commissions sont falsifiés dans le but d'exclure les fonctionnaires qui en ont droit et d'en faire bénéficier des syndicalistes. Le conférencier citera ouvertement "des syndicalistes du Cnapest et de l'Unpef. Il arrive même que des demandes de prime soient faites au nom d'un fonctionnaire donné et que les autres documents du dossier soient au nom d'un autre privilégié". Et d'expliquer que des listes de bénéficiaires de primes ou autres sont falsifiées et refaites après les délibérations. Des noms de fonctionnaires éligibles sautent et sont remplacés par ceux de syndicalistes, y compris pour des primes de maladie. "Des syndicalistes se sont même permis de faire bénéficier leurs parents de séjour dans des stations thermales aux frais de la commission. Ceci sans oublier les factures gonflées, à l'image de celle de la commission de Tlemcen : 13 millions de centimes pour un mois de carburant !" Les malversations sont telles que le SNTE a interpellé hier les responsables de tutelle et les walis pour la mise en place de commission d'enquête. Les membres du SN du syndicat s'interrogent sur le sort réservé à la commission chargée de faire l'inventaire de tous les biens des OS et les comptes que devaient rendre les anciens gestionnaires de l'UGTA. L'impunité des syndicalistes de l'UGTA a, semble-t-il, encouragé les responsables actuels à user des mêmes procédés sans se soucier outre mesure des conséquences. La protesta reportée à la rentrée scolaire Le SNTE a tenu ces deux derniers jours son 23e conseil national ordinaire qui a été sanctionné par une série de revendications. Des revendications que le syndicat défend depuis des années et qu'il prévoit d'arracher dès la prochaine rentrée scolaire. "Un mouvement de protestation sera lancé par le SNTE à la prochaine rentrée scolaire", a averti Boujenah. Et d'ajouter que "la grève qui a pénalisé les élèves n'a rien apporté aux fonctionnaires". Un membre du SN du syndicat s'interrogera sur les véritables motifs de ce débrayage qui, au final, n'a abouti qu'à des promesses. Le conférencier insistera sur les revendications du syndicat, à savoir, notamment, la retraite après 25 ans de service, l'actualisation de la prime du Sud, la préservation des acquis sociaux lors de la révision du code du travail, la suppression de l'article 87 bis et la médecine du travail. À signaler, enfin, que le SNTE s'est prononcé contre la session de rattrapage au bac : "Ceci consacrera la médiocrité. Nous avons réclamé la suppression de celle de l'examen de l'ex-6e et voilà que la tutelle nous surprend avec celle du bac." Un appel est lancé à la tutelle pour mettre en place une commission nationale afin d'évaluer la réforme. M B Nom Adresse email