Abdelmadjid Menasra, président du parti du Front du changement (FC), a saisi au vol la proposition d'une "Constitution consensuelle", contenue dans le discours écrit de Bouteflika, à l'occasion de la cérémonie de son investiture pour un 4e mandat, pour en faire le thème d'un forum organisé hier au siège de son parti : "Constitution consensuelle : mécanismes et contenus". Une occasion pour lui de faire part de ses propositions, mais aussi de mettre en garde Bouteflika contre toute tentative de se tailler, une fois de plus, "un costume sur mesure". M. Menasra, qui comptait parmi les invités de Bouteflika à sa cérémonie d'investiture, explique son appréhension par le fait palpable que "tous les présidents qui se sont succédé, depuis 1962, à la tête de l'Etat n'ont fait que se tailler des Constitutions sur mesure". Et le cas de Bouteflika est édifiant à ce titre, selon M. Menasra, qui rappelle la révision très contestée opérée par Bouteflika en 2008... Le président du FC n'épargne pas, dans la foulée, les réformes politiques engagées en 2011 par le chef de l'Etat. "Aujourd'hui, on a peur que la prochaine révision constitutionnelle connaisse le même sort des réformes politiques de 2011 qui n'ont abouti à rien", alerte l'ex-militant du MSP dont l'actuel parti (FC) fait pourtant partie des "acquis" de ces mêmes réformes. "On aurait, d'ailleurs, souhaité commencer par la révision de la Constitution dès 2011", a ajouté M. Menasra, regrettant ce temps perdu. Du coup, le chef du FC souhaite que la promesse de Bouteflika d'aller vers une "Constitution consensuelle" ne soit pas "seulement un discours" mais bien un projet qu'il faut absolument concrétiser. Relativement satisfait de voir Bouteflika utiliser pour "la première fois" le vocable "consensus" dans son discours, M. Menasra espère que la prochaine Constitution "consensuelle" sera le fruit d'un dialogue "sérieux, large, rassembleur et réformateur". Pour réussir ce projet, il préconise quelques mécanismes nécessaires dont le plus important, à ses yeux, est la mise en place d'une "commission constitutionnelle d'une centaine de membres" qui sera formée de représentants des partis politiques et de la société civile, toutes catégories confondues, d'experts, de personnalités politiques et le pouvoir en place. Cette commission, explique-t-il, sera chargée de préparer la première mouture de la prochaine Constitution qu'elle soumettra au président de la République lequel la soumettra, à son tour, à un à référendum populaire. M. Menasra s'oppose à ce que la révision constitutionnelle soit soumise au vote parlementaire. S'agissant du contenu de la future Constitution, les propositions de M. Menasra se déclinent en huit points essentiels. Il insistera, notamment, sur la nécessité de définir la nature du régime, la séparation des pouvoirs, l'édification d'un Etat civil ou encore la constitutionnalisation du droit de l'opposition. Selon lui, la révision de la Constitution doit, par ailleurs, aboutir automatiquement à la dissolution des deux Chambres parlementaires ainsi que l'actuelle composante du Conseil constitutionnel. F. A Nom Adresse email