L'automédication s'avère être une réalité dans la pratique commerciale des pharmacies d'officine. L'interdire relève de l'utopie. L'intérêt sera plutôt de se pencher sur les moyens de nature à parvenir à la réduire dans la pratique médicale et scientifique du pharmacien, puisque le médicament est par définition un produit actif. Il comporte donc des effets indésirables, indépendamment de sa formule de composition. La vigilance du pharmacien est le seul moyen possible pour prévenir des complications du patient qui se présente à l'officine sans ordonnance. La généralisation de l'information scientifique et la mise à jour en continue des données médicales demeurent le procédé le plus adéquat pour armer le professionnel médical de l'officine. Dans cette optique, Pharamacy Academy, organisée jeudi par les laboratoires Pfizer à Alger, est venue combler un vide en la matière de la formation continue. Le thème choisi pour cette première n'est autre que "La gestion de la douleur". Le pharmacien est-il le maillon fort ou faible dans la chaîne de gestion de la douleur ? Doit-il privilégier sa mission managériale au détriment de sa casquette médicale ? Où se situe la responsabilité du pharmacien dans l'automédication ? À toutes ces questions et autres, les animateurs de Pharamacy Academy ont tenté d'apporter des réponses en traitant deux problématiques : la place du pharmacien dans la gestion de la douleur et l'importance de la chaîne d'approvisionnement et gestion de stock en officine. Le professeur Brouri a souligné, dans sa longue intervention, l'importance et la place du pharmacien dans la gestion médicale du médicament. Pour lui, le pharmacien reste un acteur de soin à part entière. Au-delà du volet managérial qu'il assure, le pharmacien ne peut se départir de son rôle d'acteur de la santé de premier plan. Du moment qu'il se présente comme le dernier maillon dans la chaîne thérapeutique, le manager professionnel de l'officine a une lourde responsabilité dans la prise en charge médicamenteuse du malade. Une simple erreur de dose pourrait être fatale pour le malade qui se présente même avec une ordonnance prescrite par le médecin. D'où l'importance de généraliser la culture de la vigilance dans les officines. L'intervenant a relevé sans ambages que la lutte contre la douleur constitue le critère essentiel de qualité de soin. Tout en concédant au pharmacien la nécessité de traiter et de soulager le patient qui se présente à l'officine sans ordonnance, le Pr Brouri tire néanmoins la sonnette d'alarme quant aux risques d'effets indésirables qui se manifestent surtout chez les âges extrêmes (bébés ou personnes âgées). La première recommandation prescrite est l'évaluation de la douleur, à travers une échelle verbale ou visuelle. S'agit-il d'une douleur aiguë ou chronique de plus de trois mois ? Ou encore, est-il question de douleurs faibles et modérées ou moyennes et intenses ? Ce questionnaire d'évaluation permettra, dit-il, au pharmacien de mieux cerner le traitement. Un traitement thérapeutique ou pharmacologique ? Dans les cas de traitement sans ordonnance, la vigilance du pharmacien (aider, conseiller et informer) devra rester de mise, même lorsqu'il s'agit de simples sédatifs, tels que l'aspirine ou paracétamol qui sont banalisés dans l'esprit des malades. Aussi, ne faut-il pas perdre de vue que la douleur a plusieurs origines. Il n'est pas exclu qu'une simple douleur pourrait cacher des symptômes de maladie grave. Il faut signaler, enfin, que l'initiative de Pharamacy Academy, qui a réuni quelque 200 pharmaciens, a été saluée par les participants qui n'ont pas manqué de souligner que tous les acteurs de la santé doivent bénéficier de la formation continue. H. H. Nom Adresse email