Paradoxe : le chef de l'Etat ne fixe pas l'éradication de l'informel comme l'une de ses priorités au cours de son quatrième mandat. Les priorités du gouvernement suivant les orientations du chef de l'Etat durant la période 2014-2019 sont notamment la bonne gouvernance, la diversification de l'économie et la lutte contre la corruption. Le dernier chantier s'avère le plus délicat. Point de départ : les instruments de lutte contre la corruption sont aujourd'hui gelés. Or, faute d'un feu vert du premier magistrat du pays et d'une volonté politique au plus haut niveau de l'Etat, il est vain de s'attendre à des résultats dans ce domaine. Scénario possible : si l'action de justice finit par être actionnée dans les grands dossiers de corruption, ce seront les lampistes comme à l'accoutumée qui vont payer Second chantier : la diversification de l'économie, l'émergence d'une économie productive, compétitive. Or le poids de l'informel dans l'économie nationale va bloquer ce processus. Autre résistance : les lobbies de l'import-import. Sur ces deux freins, l'incertitude plane sur la détermination de l'Etat à réduire leur pouvoir d'influence sur l'évolution de l'économie nationale. Par ailleurs, les conditions sont-elles réunies pour relever le défi. D'abord, il s'agit d'un travail de longue haleine. Secundo, les déclarations du chef de l'Etat après son investiture fin avril 2014 ne mettent pas l'accent sur l'urgence d'ériger une industrie de substitution aux importations, au regard de la menace que représente la facture d'importations sur les équilibres macroéconomiques du pays. Quitte à le rappeler, la diversification de l'économie signifie en un autre sens le développement des exportations hors hydrocarbures de manière à sortir de notre dépendance à leur égard. Dans les deux orientations, elle devraient impliquer l'entreprise nationale, la véritable clé dans la réussite de ces deux politiques. On ne peut développer ces politiques sans que l'essor de l'entreprise algérienne soit favorisé à travers un meilleur climat des affaires. On ne peut également réussir ces deux politiques sans un vision industrielle. L'Algérie, après plusieurs tentatives depuis 2007, n'a pas encore une stratégie industrielle bien définie, claire, cohérente, identifiant les secteurs à prioriser au regard de leurs avantages compétitifs. Quant à la bonne gouvernance, l'un de ses traits est la rationalisation de la dépense publique. Une priorité du chef de l'Etat. A contre-courant, La tendance aujourd'hui est plutôt vers une politique de dépenses au lieu d'une politique d'accroissement des recettes fiscales. En ce sens, le quatrième mandat prévoit l'abrogation du 87 bis et la mise en œuvre d'un plan quinquennal ambitieux, alors que les recettes tirées de nos exportations sont en baisse. Cette volonté de respecter les promesses électorales s'affiche sans une quête d'une politique fiscale plus efficiente, d'une augmentation sensible des recettes fiscales ordinaires et d'un plus grand dynamisme dans le secteur des hydrocarbures. Cette orientation mène droit au mur. K. R. Nom Adresse email