Le Salon international du tourisme et des voyages (SITEV-2014) s'est clôturé hier au Palais des expositions des Pins-Maritimes après quatre jours d'exposition durant lesquels des interrogations et des non-dits ont été exprimés de toute part. Mais le cri de détresse le plus alarmant a été, sans nul doute, celui des agences de voyages activant dans les régions du Sud algérien dont, notamment, celles de Tamanrasset qui assurent avoir fait carrément une saison blanche. Les difficultés ne datent pas d'aujourd'hui et remontent déjà à plus de quatre ans sans qu'aucun des responsables qui se sont succédé à la tête du ministère du Tourisme, soit en mesure de les prendre en charge réellement. Les raisons de cette agonie, autant exogènes qu'endogènes, plongent ainsi les professionnels de cette activité considérée comme le gagne-pain de la région, dans une spirale de problèmes à n'en plus finir. Le facteur sécuritaire est sans doute la source de cette descente aux enfers mais pas seulement dans la mesure où, pas plus tard qu'en janvier dernier, l'ex-ministre du Tourisme déclarait que "le parcours du tourisme saharien algérien était sécurisé". Il n'en demeure pas moins qu'au Hoggar, de nombreux circuits dont l'Assekrem, sont interdits d'accès pour les étrangers, selon les affirmations des professionnels de la région, ce qui réduit leur activité au point-mort. Ils réclament, contre toute attente, à ce que la partie nord qui échappe à l'argument sécuritaire soit rouverte. Le fait que des immigrés clandestins subsahariens, en nombre important, aient envahi la ville vient ajouter son grain de sel sans que cela soit vraiment l'élément essentiel de ce sinistre. "L'activité touristique, pour ce qui nous concerne, se passe hors de la ville de Tamanrasset. La présence de ces gens-là, certes, dérange un peu, mais ne constitue pas la véritable raison de nos déboires", commence par expliquer un voyagiste de la capitale du Hoggar rencontré lors du salon et qui nous a orientés vers le président de l'Association des agences de voyages de la wilaya de Tamanrasset, en la personne de Hamdaoui Ahmed, pour de plus amples indications. "Pour résumer notre situation qui vire au cauchemar, il ne faut pas passer directement aux raccourcis. Il faut dire les choses clairement, encore une fois, et les pouvoirs publics sont loin de les ignorer", s'est-il indigné. Hamdaoui Ahmed qui ne comprend pas pourquoi les autorités concernées font la sourde oreille à leurs préoccupations et autres cris de détresse à maintes reprises réitérés, insiste : "Tout est décidé à Alger au niveau central sans tenir réellement compte de nos problèmes en nous intégrant dans le débat et en tenant compte de nos suggestions." Les agences de voyages pointent du doigt les lourdeurs bureaucratiques au niveau des représentations diplomatiques algériennes à traiter les demandes de visa des touristes étrangers et l'absence de vols directs à partir des principaux pays émetteurs vers Tamanrasset. Des entraves qui viennent s'ajouter aux différentes taxes auxquelles sont soumis les voyagistes sans accorder un seul regard aux spécificités de la région et l'absence d'aide ou facilitations pour le renouvellement du parc roulant qui constitue l'élément clé de leur activité. Regain d'activité par le recours au tourisme local : les agences de Tamanrasset exclues Si la capitale du Hoggar a connu un semblant d'activité en recourant au tourisme local comme palliatif à l'absence des touristes étrangers, cela n'a rien changé à la donne pour les agences de voyages de Tamanrasset qui ont été complètement exclues de ce plan de redressement de la situation. "S'il est vrai qu'une dynamique a été enclenchée en s'adressant aux différents ministères, à l'UGTA à travers les œuvres sociales, en plus des efforts fournis par Air Algérie, seule l'ONAT, qui est une entité publique, a profité de la situation", a déploré notre interlocuteur soutenant que "au lieu de nous sauver, ils n'ont fait que nous enfoncer davantage" et de poursuivre : "Jusqu'à 2010, on se basait sur le tourisme réceptif (touristes étrangers) au moment où le tourisme domestique ne représentait que 10% de l'ensemble. Cela ne pouvait plus durer et pour relancer la destination, nous avons fait, durant ce premier trimestre 2014, pas moins de 7 pays correspondants à sept salons internationaux en coordination avec l'Office national du Tourisme (ONT)." Il déclarera, en outre : "ça demande du temps pour redresser la barre. En attendant, nous avons signé, en novembre dernier, des conventions avec des fédérations (12 organismes) pour recevoir des touristes nationaux, mais il n'en est rien. Pas moins de 1 000 touristes sont venus, mais ils ont tous été traités par une seule agence publique qui est l'ONAT, alors que les agences privées ont été exclues sans aucune équité dans la gestion de ce flux." N S Nom Adresse email