Jugé en première instance par un tribunal du Caire, et reconnu coupable de détournement de fonds publics, l'ancien président égyptien a été condamné hier à trois ans de prison. Ses fils Gamal et Alaa, jugés dans la même affaire, ont écopé de quatre ans de prison. Après avoir atteint la limite de 2 années de prison comme le prévoit la loi, Hosni Moubarak comparaissait libre hier lors de son procès. Agé de 86 ans et malade, ce dernier a pourtant suivi son procès dans un box grillagé, assis dans son fauteuil roulant. Avec lui, comparaissaient six autres co-accusés. Parmi eux, ses deux fils, Gamal et Alaa. Reconnus coupables, eux aussi, de corruption et de détournement de fonds publics, ils ont été condamnés à 4 ans de prison. Les quatre autres accusés ont, quant à eux, été acquittés. Jugés en première instance, l'ancien président et ses fils ont toutefois la possibilité de se pourvoir en cassation. "C'est le peuple qui est propriétaire des biens publics", a conclu le juge, dénonçant les centaines de millions de livres égyptiennes détournées (10 millions d'euros) par la famille Moubarak. Accusés de s'être appropriés l'argent du budget des palais présidentiels afin d'acquérir de somptueuses propriétés privées, le jugement a réjouit le peuple égyptien, lassé des problèmes de corruption qui ont gangréné le pays durant tout le mandat de Hosni Moubarak. Pour l'ancien raïs, ce verdict est un épisode judiciaire de plus pour celui qui a déjà subi une lourde condamnation pour "complicité de meurtre" pour la répression sanglante des manifestations du soulèvement populaire de 2011. Pour ce chef d'inculpation, il encourt la prison à vie, peine à laquelle il avait été condamné en première instance en juin 2012, avant que la Cour de cassation n'ordonne qu'il soit rejugé. Si sa santé le permet, Moubarak devrait donc bel et bien retourner en prison dans les prochains mois. Tarik Djebbar Nom Adresse email