Le président de l'Unpef hausse le ton et explique que les prochaines actions de protestation ne sont qu'"un avertissement et un message clairs aux autorités" pour qu'elles fassent le nécessaire en vue d'éviter la perturbation de la prochaine rentrée scolaire. Pas de stabilité dans le secteur de l'éducation nationale tant que les revendications socioprofessionnelles et les engagements pris ne sont pas concrétisés. Telle est la menace lancée, hier, par le président de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef). Intervenant, hier, lors d'un point de presse tenu après les travaux du conseil national, Sadek Dziri n'a pas pris de gants pour menacer ouvertement toutes les instances concernées, de près ou de loin, par la revendication sociale de son syndicat. "Nous disons clairement aux autorités, au gouvernement, au Premier ministre, à la tutelle et à la Fonction publique, tout en prenant à témoin l'opinion publique et les parents d'élèves, que si vous aspirez à une rentrée scolaire sereine et tranquille et si vous voulez garantir la stabilité du secteur, concrétisez vos engagements et répondez à nos revendications aujourd'hui et non pas demain. Evitez les grèves dès le 1er trimestre de la prochaine rentrée scolaire", lâche le conférencier. Et comme pour mieux convaincre, le conseil national du syndicat qui s'est tenu à Aïn Témouchent a approuvé la relance des actions de protestation à partir du 15 juin prochain. Pour se donner bonne conscience et éviter d'être accusée de vouloir perturber les examens scolaires, l'Unpef "attendra la fin de toutes les épreuves officielles pour lesquelles nous sommes largement mobilisés, soit le 15 juin prochain, pour reprendre la protestation". Celle-ci se fera via des sit-in régionaux à travers les Directions de l'éducation qui seront ponctués par un rassemblement national "dont le lieu et la date seront fixés ultérieurement". Motifs du retour à la protestation ? Le président de l'Unpef justifie cette nouvelle montée au créneau à une période assez spéciale marquée notamment par l'arrivée d'une nouvelle ministre qui a déjà confirmé sa disponibilité au dialogue et la tenue, prochainement, des assises du secteur par la non-concrétisation des engagements pris. Le conférencier expliquera que "ces actions ne sont qu'un avertissement et un message au gouvernement et à la Fonction publique pour se ressaisir et satisfaire à la lettre le contenu des PV signés le 17 février dernier". Voulant s'adresser au gouvernement, Sadek Dziri reviendra sur le contenu du PV, notamment les dossiers à caractère urgent qui nécessitent, par conséquent, une réponse rapide. "Mais il semble que ces dossiers, à leur tête l'épineux problème des fonctionnaires dont les grades sont en voie de disparition, soient relégués aux calendes grecques." Selon le même orateur, "rien n'a été fait à ce jour. Si c'est le cas pour les dossiers urgents, alors qu'en sera-t-il pour ceux reportés au mois d'octobre prochain ?" Il faut signaler que l'Unpef, qui n'a toujours pas été reçue par la nouvelle ministre, ne semble pas très convaincue par la démarche de Benghebrit. "Nous avons été contraints de demander le report de la rencontre en raison de la tenue du conseil national. Mais, il s'avère que ce n'est qu'une simple prise de contact, alors que sur l'invitation, il est mentionné : séance de travail." La ministre doit s'entourer de cadres compétents du secteur L'Unpef semble, par contre, satisfaite, pour l'heure, par l'arrivée de Benghebrit. "Nous lui tendons la main et sommes prêts à la soutenir pour résoudre les problèmes du secteur, et ce, loin de tout préjugé." Le terrain et la compétence sont les seuls critères d'évaluation du syndicat, soutient le conférencier. Et de poursuivre : "Pour réussir parfaitement sa mission, la ministre devrait s'entourer de cadres compétents et qui sont du secteur. Le MEN est un ministère pas comme les autres car son investissement est humain et sa perte n'est pas récupérable comme pour la perte matérielle d'un autre département." Pour ce qui est de la contribution de l'Unpef dans la réforme plus exactement de la refonte pédagogique prônée par la ministre, Sadek Dziri semble échaudé : "Les syndicats sont impliqués et consultés à la veille de chaque réforme mais, hélas, leurs propositions restent lettre morte." Reste à savoir enfin ce que fera Benghebrit qui a appelé à un pacte de stabilité face à cette première fronde sociale. M B Nom Adresse email