Les autorités civiles et militaires de la wilaya de Guelma, accompagnées des membres de la famille révolutionnaire, ont rallié, mercredi dernier, djebel Mermoura, dans la commune de Bouhamdane, à une quarantaine de kilomètres de Guelma, où s'était déroulée, le 28 mai 1958, la fameuse bataille de Mermoura, au cours de laquelle l'armée française, commandée par le colonel Jean-Pierre, avait mobilisé de grands moyens humains et matériels pour neutraliser une katiba de l'ALN commandée par des moudjahidine, en l'occurrence Mostefa Bouledroua, Khelifa Khada et Tahar Dahmoune. C'est dans une atmosphère empreinte d'émotion que s'est tenue cette cérémonie de recueillement devant la stèle édifiée en hommage aux martyrs de la guerre de Libération nationale. Après la lecture de la Fatiha par un imam de cette région montagneuse, le dépôt d'une gerbe de fleurs, un responsable de l'ONM a pris la parole devant une nombreuse assistance silencieuse pour rappeler les sacrifices consentis par les moudjahidine durant cette période glorieuse. Il a retracé succinctement certains hauts faits de la lutte armée qui ont contribué à la défaite d'une puissance coloniale qui avait débarqué à Sidi Fredj en 1830. Selon les responsables de l'ONM, 55 martyrs sont tombés les armes à la main et deux centaines de légionnaires et parachutistes ont perdu la vie au cours de cette violente bataille. Selon les témoignages des rescapés de cette bataille, plusieurs bataillons de légionnaires et de parachutistes lourdement armés avaient été déployés dans cette zone montagneuse et boisée pour entreprendre un ratissage afin de neutraliser des combattants de l'ALN, dont la présence avait été signalée au commandement militaire. Un violent accrochage est survenu en début d'après-midi et s'est poursuivi jusqu'au lendemain soir, caractérisé par un déluge de feu, sachant que la soldatesque coloniale avait mobilisé les grands moyens. Accompagné du pilote et du mécanicien, le colonel Jean-Pierre, commandant le 1er REP, survolait à basse altitude, à bord d'un hélicoptère Alouette, cette zone de combat afin de repérer et de signaler aux unités de parachutistes les positions de l'ALN. Soudain, une rafale d'arme automatique retentit et atteint l'hélicoptère qui s'écrase au sol, non loin des moudjahidine. Toutes les radios se mettent à crépiter "Soleil est mort !", indicatif de l'officier supérieur, et c'est la consternation qui s'abat dans les rangs de l'armada française. Ce revers militaire a été le prélude à la démoralisation des troupes françaises. H. B. Nom Adresse email