Alors que le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, est attendu, le 8 et le 9 juin prochain, à Alger, le cas de l'ancien diplomate Zair Kedadouche, qui a démissionné il y a un peu plus d'un mois de son poste, rebondit. « Liberté » l'a rencontré hier à Paris. Il est revenu sur son « affaire », qu'il avait déclenché par une lettre envoyée au Président français François Hollande, et dans laquelle il annonçait sa décision tout en dénonçant les « discriminations » du Quai d'Orsay envers lui (voir vidéo en dessous). Le « démissionnaire », qui a longtemps et longuement évoqué la discrimination dont il a fait l'objet par le Quai d'Orsay, ne retient lui que les propos ambigus du porte-parole du Quai d'Orsay qui s'est exprimé en ces termes : « Monsieur Kedadouche s'est exprimé dans tous les médias, y compris la presse algérienne. Cette opération n'est pas née du Saint Esprit ». Affirmant qu'il ira jusqu'au bout, il indiqua que « le combat pour la diversité et le combat des français issus de l'immigration, y compris au Quai d'Orsay c'est de représenter la France partout dans le monde. Je suis très fier de mes origines algériennes et du parcours de mon père « éboueur», à Aubervilliers. Au Quai d'Orsay plus qu'ailleurs on a cherché à me stigmatiser en fonction de mon nom. Le procureur de le République a été saisi avec le soutien de la ligue des droits de l'Homme, de la LICRA, des « Invisibles », ainsi que la pétition qui regroupe des milliers de personnes « We sign it »». Lors de cette rencontre Zair Kedadouche était accompagné de celui qui fut un conseiller à l'Elysée de l'ancien président français, Nicolas Sarkozy, Dahmane Abderrahmane. Ce dernier, qui est à la tête d'un comité de soutien à Zair Kedadouche, affirme ne pas comprendre le silence des autorités algériennes face à cette « injustice » et au « racisme ». Il dénonce les propos tenus par le porte parole du Quai d'Orsay M. Romain Nadal qui, selon lui, mettent en cause l'Algérie. « Je tiens à m'insurger face aux propos ambigus du porte parole du Quai d'Orsay et contre la discrimination et le racisme dont a fait l'objet Zair Kedadouche », dira-t-il. Ce dernier, ira plus loin, car selon, lui, « Le Quai d'Orsay a volontairement sanctionné M. Kedadouche, d'abord pour ses origines algériennes, mais aussi, parce qu'il est considéré comme un agent de l'Algérie. La communauté algérienne s'indigne au moment même ou M. Laurent Fabius se prépare pour une visite de deux jours en Algérie. Notre communauté est choquée par le silence des autorités algériennes, qui n'ont pas daigné bouger pour défendre l'un de leurs compatriotes. Kedadouche a été discriminé, parce qu'il est le digne héritier de sa famille qui faisait partie de la fédération de France du FLN », ajoutera-t-il. Dahmane à cette occasion, ira jusqu'à s'en remettre au Président de la République Abdelaziz Bouteflika. « Nous demandons au Président algérien M. Abdelaziz Bouteflika d'être solidaire avec tout français-algérien, comme le sont Serge et Arnauld Klarsfeld avec tout français-juif discriminé. En tous cas, ce que je retiens c'est que toute la presse française juge l'affaire condamnable pourquoi pas le Quai d'Orsay », conclu-t-il. En somme, cette affaire est loin de connaitre son épilogue. Reste à savoir si une suite sera donnée par à la justice française à la plainte déposée par l'ancien diplomate. De Paris, C.M (Pour la Rédaction WEB/LIBERTE) Nom Adresse email