L'un des premiers pays à connaître le tsunami politico-social communément appelé "printemps arabe", la Tunisie risque par un curieux et spectaculaire retournement de l'Histoire, de se retrouver dans l'œil du cyclone terroriste. Beaucoup de signes, comme nous l'avons toujours prédit, le laissent présager, malgré une apparente accalmie due à la sagesse ancestrale du peuple tunisien qui a appris à domestiquer les démons de la violence et à éviter le pire au dernier moment. Les chiffres le prouvent aussi. Plus de 8 750 jeunes ont été empêchés de partir en Syrie, plus de 400 sont morts dans ce pays et 460 sont rentrés en Tunisie, bien entraînés, et constituent un danger pour le pays. Ces données ont été présentées, jeudi, par le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou, lors de son audition à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Pour mieux faire face à la menace terroriste, l'intervention de l'armée dans les zones urbaines, aux côtés de la garde nationale et de la police, doit dé-sormais être inscrite dans la loi antiterroriste, actuellement en cours de révision, a déclaré M. Ben Jeddou. "Il s'agit de se préparer à une guerre de rues et nous avons besoin des militaires pour bien la mener", a souligné le ministre, qui a, par la même occasion, demandé la révision des articles 66 et 99 du projet de la loi antiterroriste. "Ces deux articles devront protéger les indics, les témoins et les agents secrets qui risquent, eux-aussi, d'être pris pour cible par les terroristes", a encore expliqué le ministre, dont la maison, à la cité Ezzouhour, à Kasserine (Centre-ouest) a été, dans la nuit du mardi 27 mai, la cible d'une attaque terroriste ayant fait 4 morts parmi les agents de l'ordre. Depuis jeudi soir, l'armée nationale tunisienne et la garde nationale (équivalent de la gendarmerie) ont encerclé les montagnes de Ouergha appartenant à la délégation de Sakiet Sidi Youssef avec les frontières algériennes qui relève du gouvernorat du Kef, et ce suite à des informations indiquant que des terroristes s'étaient cachés dans ces montagnes. L'armée nationale a bombardé à l'artillerie lourde les points qui auraient servi de cachettes aux terroristes. Un hélicoptère a survolé la zone pour détecter et localiser tout mouvement dans la forêt. Les tirs de l'artillerie se sont poursuivis durant toute la nuit du 5 juin 2014 jusqu'au vendredi 6 juin 2014, à l'aube. Il est, toutefois à rappeler que l'Algérie a dépêché plus de 5 000 de ses soldats d'élite aux frontières tuniso-algéro-libyenne, préparant une possible intervention, selon des informations persistantes, dans la profondeur du désert libyen pour traquer les terroristes. Elle travaille aussi avec l'Egypte pour constituer un axe militaire puissant Alger-Le Caire. D'où le risque qui se précise que les organisations jihadistes tentent de se "délocaliser" en Tunisie, en accentuant la pression sur l'armée et les forces de sécurité tunisiennes, qu'elles jugent faibles, sachant qu'elles ont (depuis un certain temps, si l'on suit une déclaration de Mehdi Jomaa) envoyé armes, munitions et terroristes pour déclencher une guérilla, dont le quartier général est le mont Chaâmbi. I. O. Nom Adresse email