Bachar al-Assad a commencé à relâcher les prisonniers détenus dans les différentes geôles de son pays, après la plus importante amnistie depuis l'arrivée au pouvoir de sa dynastie, voilà un demi-siècle. Pour son second septennat, le fils de Hafez al-Assad, qui doit prêter serment le 17 juillet, a décrété cette amnistie, lundi, dans une tentative de se présenter comme le champion de la réconciliation et de la main tendue après sa réélection controversée face à deux illustre inconnus, Hassan al-Nouri et Maher al-Hajjar, et dans une guerre civile qui est loin de se terminer d'une façon ou d'une autre. Depuis la promulgation d'une loi sur le terrorisme en juillet 2012, des dizaines de milliers d'individus ont été mis sous les verrous en vertu de cette loi, promulguée un an après le début de la rébellion, le 15 mars 2011. Une contestation pacifique qui a rapidement viré aux armes et jamais reconnue par le régime qui l'a assimilée à du terrorisme et l'a écrasée dans le sang. Pour sa première couvée de relâchés, Bachar al-Assad a ouvert les portes du sinistre cachot d'Adra, près de Damas. La télévision syrienne a également montré des images de la libération de détenus de la prison d'al-Andalous de Hama dans le centre, Saydnaya près de la capitale et celle de Tadmor à l'est. L'amnistie devrait concerner, si elle est appliquée intégralement, 50 000 individus, selon l'opposition. Plus de 100 000 personnes en tout sont détenues, dont 18 000 considérées comme des disparues, car leurs familles ne connaissent rien de leur sort, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Et le régime a même étendu son amnistie aux combattants étrangers qui se rendent dans un délai d'un mois. Le tribunal antiterroriste passe en revue les noms de ces terroristes étrangers prisonniers, qui peuvent bénéficier de l'amnistie. Bachar al-Assad, qui a vu son pouvoir vaciller en 2012 face aux rebelles dont l'emprise s'était étendue autour de Damas, à Alep, dans le Nord et l'Est, se sent aujourd'hui sûr de lui grâce à une série de victoires sur le terrain, avec notamment l'appui du Hezbollah, et le soutien de Moscou et de Téhéran au niveau diplomatique. Pour "disculper" ses opposants, le toujours maître de Damas continue de qualifier la contestation pacifique de "complot étranger". Sur le terrain des hostilités, sa contre-offensive militaire est renforcée par les combats inter-djihadistes sanglants. Au moins 634 islamistes ont péri en 40 jours de combats fratricides dans l'est de la Syrie entre un groupe ultra-radical et la branche d'Al-Qaïda en Syrie. D. B. Nom Adresse email