En s'emparant de la plus grande partie de Tal Afar, une ville stratégique chiite du nord de l'Irak, tout en attaquant Baâqouba, située à une soixantaine de kilomètres de Bagdad, les combattants de l'EIIL poursuivent leur avancée malgré la contre-offensive de l'armée irakienne. Enclenchée il y a une semaine, l'offensive des djihadistes de l'EIIL contre le gouvernement irakien se poursuivait hier avec la prise de la quasi-totalité de la ville stratégique de Tal Afar, selon un responsable du gouvernement, qui a fait état de plusieurs dizaines de morts dans les combats. Cette ville clé est située à 380 km au nord-ouest de Bagdad sur la route vers la frontière syrienne. Cette situation n'a pas manqué de faire réagir l'envoyé spécial de l'ONU à Bagdad, qui a estimé qu'elle constitue une "menace vitale" pour le pays et un danger pour la région. "A l'heure qu'il est, c'est une menace vitale pour l'Irak, mais cela représente (aussi) un grave danger pour la région", a déclaré Nickolay Mladenov. Il a cependant ajouté que "la crise irakienne doit être résolue par les Irakiens mais ils ne peuvent pas faire cela sans la communauté internationale et une coopération constructive dans la région". Nickolay Mladenov a mis l'accent sur le fait que "l'Irak se trouve face à la plus grande menace pour sa souveraineté et son intégrité territoriale" depuis des années, et que cette "crise nationale" avait tendu les relations entre les trois principales communautés du pays : les Arabes chiites et sunnites et les Kurdes. Ceci étant, Noureddine Qabalane, numéro deux du Conseil de la province de Ninive, a indiqué que les forces pro-gouvernementales détiennent toujours des secteurs de cette enclave chiite, alors que les insurgés contrôlaient la majeure partie de Tal Afar et la région environnante. Il a fait état de poches de résistance, précisant que des soldats, policiers et habitants armés tenaient certaines parties de l'aéroport. Selon Mohamed al-Bayati, chef du comité de la sécurité au Conseil provincial de Ninive et originaire de Tal Afar, quelque 500 à 700 combattants insurgés avaient pris part à l'assaut. Plus près de Bagdad, les forces de sécurité ont chassé mardi des insurgés de Baâqouba, ville située à 60 km au nord-est de la capitale. Les djihadistes avaient brièvement pris le contrôle de plusieurs secteurs de cette ville, selon des responsables de l'armée et de la police. Ainsi, les insurgés, qui visent notamment Bagdad, se trouvent à une centaine de kilomètres au nord de la capitale et à une soixantaine à l'ouest, où ils contrôlent déjà depuis janvier, dans la province d'Al-Anbar frontalière de la Syrie, la ville de Fallouja. Après plusieurs jours de déroute totale des forces de sécurité, les autorités ont affirmé, dimanche, avoir "repris l'initiative", assurant avoir tué 279 insurgés et repris, samedi, deux villes au nord de la capitale. Aux Etats-Unis, le président Barack Obama procède à "un examen minutieux de chaque option à sa disposition", parmi lesquelles des frappes aériennes grâce à des avions de combat ou des drones, un renforcement de l'aide au gouvernement irakien ou encore une coopération avec l'Iran. C'est ce qu'a révélé le secrétaire d'Etat John Kerry. Barack Obama a annoncé de son côté le déploiement de 275 militaires américains pour protéger l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad et les citoyens américains qui y travaillent, une force "équipée pour le combat". M. T. Nom Adresse email