La situation demeure tendue au CHU de Constantine où l'enlèvement du bébé Leïth continue d'avoir des conséquences importantes. Lors d'une conférence de presse tenue, avant-hier, en fin d'après-midi, à Constantine, la présidente de l'Union nationale des sages-femmes algériennes, a brandi la menace d'une démission collective si sa collègue, placée en détention provisoire dans le cadre de l'affaire de l'enlèvement du bébé Leïth, n'est pas relâchée dans les jours à venir. "Nous ne prétendons pas que la sage-femme est innocente, mais nous estimons qu'elle devrait bénéficier du même avantage auquel ont eu droit les deux médecins qui, elles, ont été placées sous contrôle judiciaire, car le président de l'Ordre des médecins a intercédé en leur faveur auprès du procureur", dira Mme Akila Guerrouche. Cette dernière qui, faut-il le souligner, s'est exprimée devant la presse ainsi qu'une trentaine de ses collègues, en pleine rue — absence d'une autorisation — a, par ailleurs, dénoncé "des défaillances" dans l'enquête des services de sécurité. "Le certificat d'accouchement délivré à la femme qui a volé le bébé portait deux cachets, celui de la sage-femme et celui de l'administration ; or, cette dernière n'a, à aucun moment, été mise en cause dans cette affaire !", relève la conférencière. Et d'enfoncer encore plus le clou : "Nous avons constaté que le document en question délivré par le CHU de Constantine n'est pas conforme à celui établi par le ministère de la Santé, on peut donc facilement le falsifier sans être inquiété." Sur sa lancée, Mme Guerrouche s'interrogera, par ailleurs, sur le fait que la direction n'ait pas ouvert une enquête interne. "La direction du CHU n'a pas ouvert d'enquête interne alors que c'est la procédure dans de pareils cas !", affirme-t-elle. Ainsi, elle mettra en cause la gestion de cet établissement, notamment aussi, en ce qui concerne l'affaire de l'agent de sécurité, l'un des principaux accusés dans l'enlèvement du bébé Leïth. "Cet individu a été recruté par le CHU après avoir purgé 6 mois de prison pour vol de médicaments... dans ce même hôpital !", s'insurge Mme Guerrouche. En effet, l'agent de sécurité occupait le poste de garçon de salle lorsqu'il a été pris en flagrant délit par un médecin, en train de voler du Valium. Une plainte sera, alors, déposée et le mis en cause écopera de 6 mois de prison. Une fois dehors, il est de nouveau recruté au sein de la même infrastructure. Enfin, la présidente de l'Union nationale des sages-femmes compte saisir, dans les jours à venir, les ministères de la Justice, de la Solidarité, de la Santé et la Ligue des droits de l'Homme afin de mettre en place une nouvelle nomenclature qui définisse le statut mais surtout les responsabilités des sages-femmes. Pour elle, l'absence d'un code de déontologie propre à la profession de sage-femme rend la situation encore plus compliquée. S. B./L. N. Nom Adresse email