Le mois de Ramadhan sera-t-il calme comme le souhaite la population ? Selon le ministre de l'Intérieur, M. Lotfi Ben Jeddou, son département détient des indices de menaces terroristes sérieuses. Toutefois, il a affirmé que toutes les mesures avaient été prises pour protéger le pays contre ces menaces sans, bien entendu, en dire plus. Le message est clair. Sans qu'elle soit alarmée, la population a été ainsi appelée à une vigilance accrue pour faire échec à toute tentative terroriste. L'information n'était pas surprenante en ce sens que la population savait déjà, à travers les réseaux sociaux, que les groupes terroristes, en contact direct avec ceux installés en Libye, préparaient des coups contre nombre d'institutions publiques. Cependant, la traque des terroristes se poursuit dans le nord-ouest, dans les régions frontalières avec l'Algérie. Samedi, le ministère de l'Intérieur a fait état de l'arrestation d'un présumé terroriste répondant au nom de Wael Boussaïdi soupçonné d'avoir pris part, en février dernier, à l'embuscade qui avait coûté la vie à quatre personnes dont trois agents de sécurité. Son arrestation a eu lieu dans les massifs de Fernana, dans le gouvernorat (wilaya) de Jendouba, limitrophe avec l'Algérie. Deux autres arrestations ont eu lieu le même jour, l'une à Tabarka et l'autre à Ghardimaou, toujours dans le gouvernorat de Jendouba. Le porte-parole officiel du ministère de l'Intérieur, M. Laroui, qui a communiqué cette information, a précisé que les unités de la Garde nationale ne chôment pas dans cette région et qu'elles étaient parvenues à démanteler le réseau auquel appartenait Wael Boussaïdi et dont certains membres avaient été éliminés. Dans ce contexte, le ministère de l'Intérieur, qui a à cœur d'associer les citoyens à la lutte contre le terrorisme, a conçu un spot télévisé qui sera retransmis par toutes les chaînes tunisiennes (publiques et privées).Toujours dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme religieux et du renforcement de l'islam modéré, le chef du gouvernement a annoncé l'ouverture, prochainement à Kairouan, d'un institut de formation des Imams. Les étudiants recevront une formation universitaire «zeitounienne» d'une durée de trois ans suivie d'une année de stage et seront appelés à prêcher la modération. L'institut sera créé conformément à l'article 42 de la Constitution qui prône la modération, le rejet de la violence, l'ouverture sur les différentes cultures et le dialogue entre les civilisations. A l'évidence, il s'agit d'une formation qui doit doter les futurs Imams de l'arme idoine pour lutter contre le wahhabisme qui ne cesse de gagner du terrain en Tunisie. Nom Adresse email