Environ 2 400 Tunisiens combattent en Syrie, dont la majorité au sein de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), selon le ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou. "Ce que nous avons rassemblé (comme informations), c'est que nous avons 2 400 Tunisiens qui sont allés en Syrie pour combattre avec le Front Al Nosra, et leur majorité (80%) avec Daech", l'acronyme arabe de l'EIIL, a-t-il dit. Dans ce cadre, il a indiqué que 244 éléments ont été appréhendés pour implication dans les réseaux de départ (pour le djihad) en Syrie. Pendant les cinq premiers mois de 2014, quelque 687 affaires terroristes ont été enregistrées dans lesquelles 945 éléments sont impliqués et sont en état d'arrestation. Par ailleurs, 256 éléments impliqués dans les réseaux de départ en Syrie ont été arrêtés, et 17 éléments ont été abattus dans des affrontements avec les forces de l'ordre. Il a encore indiqué que douze attaques terroristes ont été confrontées avec succès, au niveau des postes frontaliers avancés avec l'Algérie. Au vu de l'ampleur que prend le phénomène terroriste aux niveaux des frontières avec l'Algérie, les autorités sécuritaires tunisiennes ont pris des mesures urgentes. C'est ce qu'a annoncé, sans plus de détail, le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, lors d'une plénière à l'Assemblée nationale constituante. Selon lui, des unités spéciales pour une intervention rapide contre les éléments terroristes, si nécessaire, ont été envoyées dans les gouvernorats de Jendouba, du Kef et de Kasserine pour une intervention rapide contre les éléments terroristes, si nécessaire. Selon M. Ben Jedou, l'approche sécuritaire, à elle seule, est insuffisante en matière de lutte contre le terrorisme. Du coup, il a déploré l'absence de spots publicitaires sur le petit écran, à même de prévenir le terrorisme. "Si chaque chaîne satellitaire avait fait un spot publicitaire, montrant la dangerosité de la culture de la mort et de la pensée du takfir (accusation d'apostasie), on aurait franchi un pas considérable", a-t-il dit, signalant que son ministère a souhaité lancer des spots de ce type, mais on lui a demandé beaucoup d'argent. Le ministre n'a pas été tendre envers les médias lourds, notamment. "Ces chaînes montrent les présumés terroristes dans les meilleures postures, et donnent, une image d'abattement des forces de l'ordre et de l'armée, ce qui est de nature à impacter les jeunes, fustigeant cette image fausse véhiculée par les médias qui ne correspond pas à la réalité, dans la mesure où nos forces sécuritaires et militaires se prévalent de prouesses rarement égalées", a-t-il dit en substance. S'agissant de l'attaque contre sa maison à Kasserine, le ministre a reconnu qu'il y ait eu relâchement et une mauvaise appréciation de la situation de la part des parties sécuritaires, récusant qu'un tel état de fait reflète un relâchement de tout l'appareil sécuritaire, qui, a-t-il affirmé, consent de grands sacrifices pour le pays, son invulnérabilité et la sécurité de ses citoyens. La revendication de cette opération par Al-Qaïda et la brigade Okba Ibn Nafaâ retranchée sur le Mont Chaâmbi est connue, a-t-il indiqué, signalant la réussite des forces sécuritaires à identifier les auteurs de cette opération, qui comptent des éléments dont l'âge ne dépasse pas 16 ans, et près de trois chefs terroristes algériens. Lotfi Ben Jeddou a encore déclaré que la lutte contre le terrorisme est un travail quotidien. "Tous les jours, des suspects sont arrêtés, des armes et explosifs sont saisis et des opérations terroristes sont avortées", a-t-il relevé, soulignant qu'en 2013, quelque 1078 affaires terroristes ont été enregistrées, dans lesquelles 911 éléments ont été impliqués et arrêtés. I. O. Nom Adresse email