Théoriquement, le patron du FLN a les coudées franches pour mener à bien ce congrès. Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) a mis fin au suspense sur une éventuelle bataille lors du prochain congrès autour de la présidentielle 2004. Cette question ne figurera pas à l'ordre du jour de ce congrès prévu au 1er semestre 2003. Dans une déclaration à la presse à l'occasion de l'installation de la commission de préparation de ce congrès, Ali Benflis a pris le soin de marteler, sur un ton qui sonnait comme une mise au point aux spéculations de certains milieux politico-médiatiques sur son devenir à la tête du FLN, que les congressistes auront à débattre uniquement de deux points. Il s'agit de l'élaboration du programme politique et de la refonte de ses statuts afin, dira Benflis, de “lui permettre d'acquérir la dimension d'un parti démocratique moderne”. Cette précaution prise par le patron du FLN cache-t-elle une bataille en sourdine sur les présidentielles de 2004 entre d'éventuels clans du parti ? Une chose est sûre, en apparence tout semble baigner dans l'huile au sein du parti de la majorité. Une parfaite symbiose semble lier l'ancienne génération et ce qui reste de la vieille garde, même si pour beaucoup d'observateurs, le fait que Ali Benflis ait pris le soin de souligner ce détail lié à l'ordre du jour du congrès demeure quelque peu énigmatique. À moins que cela ne soit le résultat d'un compromis pour maintenir les équilibres au sein du parti. En tout cas la composante de la commission, installée par Benflis dans la soirée, en est la parfaite illustration et semble obéir à cette logique. Elle est un savant dosage entre l'ancienne et la nouvelle génération. Composée de 124 membres, la commission porte l'empreinte de Ali Benflis. Le choix de ses membres a obéi à quatre critères : la représentation des élus locaux et nationaux en tant que détenteurs de la légitimité démocratique, des femmes et la représentation des différentes générations de militants et des organisations socioprofessionnelles. Neuf femmes y siègent aux côtés des membres du comité central. Ainsi, la plupart des ministres FLN en font partie, de même que des députés et des élus locaux (APC et APW). Les membres de cette commission auront à animer quatre sous-commissions, l'une chargée de la préparation matérielle, une autre de l'élaboration du programme du parti, une troisième de la politique générale et la quatrième s'occupera des statuts. Ali Benflis a également désigné 48 superviseurs chargés de suivre la préparation du congrès dans chaque wilaya du pays. Théoriquement, Ali Benflis a les coudées franches pour mener à bien ce congrès puisque le comité central lui a donné les pleins pouvoirs pour le préparer. On voit donc mal par quel procédé miraculeux on viendrait à détrôner Ali Benflis de son poste de patron du FLN lors de ce congrès, comme le laissent supposer certains milieux. A. C.