Le secrétaire national chargé des conflits sociaux auprès de l'UGTA, Achour Telli, va rencontrer aujourd'hui le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, pour débattre du bras de fer qui oppose la Direction générale de la Caisse nationale du logement (CNL) et ses travailleurs. C'est sur la demande du ministre, indiquent les grévistes, que cette réunion a été programmée. Abdelmadjid Tebboune affiche ainsi sa volonté de voir cette situation conflictuelle au sein de la caisse réglée. Il ne veut aucunement que des contraintes socioprofessionnelles soulevées par les employés entravent le bon fonctionnement de cette institution dont le rôle reste primordial dans la réalisation du programme quinquennal du secteur de l'habitat et de l'urbanisme. Connaissant le pragmatisme et l'efficacité de M. Tebboune dans le règlement des problèmes qui bloquent la bonne marche de son département, il est fort probable que des solutions soient trouvées à ce conflit. La section syndicale de la CNL s'est, faut-il le souligner, réunie hier avec le secrétaire général de la Fédération des banques et assurances affiliée à l'UGTA pour discuter des suites à donner à leur mouvement de grève de deux jours, suivi à 64,80% sur le territoire national. Même si, pour le moment, ils ont suspendu leur grève, ils n'écartent pas la possibilité de la reprendre prochainement. Tout dépendra des décisions que prendra, à ce propos, le ministre de tutelle. Au deuxième jour de leur action de protestation, les travailleurs ne décolèrent pas. Ils tirent encore à boulets rouges sur le directeur général de la Caisse à qui ils ont adressé une plateforme de revendications. Après l'échec qu'ont connu les négociations autour de leurs doléances socioprofessionnelles, le syndicat a recouru à ce débrayage. Les employés protestataires ne semblent pas convaincus des réponses du DG. "Il campe toujours sur ses positions", déplorent-ils. Les grévistes demandent qu'une enquête soit diligentée sur plusieurs questions, notamment "les recrutements effectués depuis l'installation du DG à la tête de la Caisse, les locations au profit du ministère de tutelle contractées au nom de la CNL...". Les frondeurs avouent que les différentes commissions installées "ne sont pas paritaires et les décisions prises par celles-ci pénalisent davantage le personnel". Ils dénoncent également les "sanctions abusives" allant jusqu'au licenciement, le harcèlement, les menaces et les intimidations à l'encontre des employés. Les contestataires parlent aussi d'une "mauvaise gestion des carrières des effectifs, l'entrave à l'évolution légale des travailleurs en dépit de leur ancienneté et de leur compétence et le favoritisme au profit des nouvelles recrues. Des femmes jeunes et inexpérimentées sont placées à la tête des directions- clés de l'entreprise, telles que l'administration et les ressources humaines". Ils trouvent inadmissible que le directeur des aides à l'accession à la propriété préside toutes les commissions existantes. Une chose est certaine, affirment ces employés, tous les droits des personnels sont "bafoués", y compris les plus simples, sans qu'ils aient le pouvoir ou la latitude de réclamer quoi que ce soit "par crainte de représailles, à travers des sanctions arbitraires de la part de la DG". Touileb Redouane, secrétaire général par intérim de la section syndicale, n'a pas senti, rappelle-t-on, une certaine "souplesse" et une "réelle volonté" de la part du DG. "Le DG a refusé la majorité de nos revendications. Il ne mesure pas l'enjeu et les conséquences d'un tel débrayage", a précisé M. Touileb. Face à l'indifférence du DG à chercher des solutions à cette problématique, une grande majorité des travailleurs exige son départ. B. K. Nom Adresse email