Alger va abriter à partir du 16 juillet, après plusieurs consultations et rencontres préliminaires, le dialogue inclusif intermalien, soit un mois après la dernière réunion qui a regroupé les chefs de la diplomatie des pays du Sahel ainsi que des représentants des partenaires internationaux, de l'UA et de l'ONU. Après la signature de la déclaration conjointe, entre le HCUA, le MNLA et le MAA, les trois principaux groupes du nord Mali et le paraphe de la plateforme préliminaire pour le dialogue à laquelle se sont joints le CPA, coalition pour le peuple malien et la CM-FPR, coalition des mouvements patriotiques de résistance, une multitude d'acteurs qui cependant ont accepté le principe de dialoguer avec Bamako et le principe de respect de l'intégrité territoriale du pays. Ainsi Bamako, depuis l'élection du président IB. Keita et les groupes rebelles du nord ont adhéré à l'idée de la "nécessité d'une sortie de crise durable"; idée largement partagée malgré les intransigeances du MNLA qui a repris, un moment les armes. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a réussi à réunir le consensus entre les différents protagonistes maliens, mais aussi les différents partenaires autour de cette crise, et qui n'ont d'ailleurs pas hésité à lui confier la mission de piloter le dialogue intermalien. Le chef de la diplomatie algérienne a cependant précisé que cela s'inscrit dans le prolongement du processus de Ouagadougou (accord signé entre Bamako, le MNLA et le HCUA). C'est d'ailleurs dans ce sens que le président burkinabé, Balise Compaoré, est invité à jouer un rôle plus actif dans le groupe en calmant les ardeurs du MNLA et ses leaders qu'il sait "manager". Lors de sa tournée sahélienne, M. Lamamra est revenu avec la caution des pays de la région, de la Cédéao et bien sûr l'UA qui a participé de manière directe ou indirecte à toutes les étapes et rounds du dialogue malien et de l'ONU dont la dernière résolution appuie le dialogue en préparation tout en saluant le rôle et les efforts de l'Algérie dans la recherche d'une solution durable à la crise malienne. Des données positives qui font dire à M. Lamamra que nous sommes devant "des conditions de plus en plus mûres pour des avancées significatives vers la réconciliation au Mali". Lui qui préconise, en cette circonstance, "l'action" pour "aller vite vers un accord de paix". Ainsi après une période de flou, d'illisibilité d'une diplomatie plutôt molle et inactive, M. Lamamra a pu en un temps relativement court à effacer le lourd et encombrant héritage de son prédécesseur et rétablir l'image d'une Algérie active, réactive et convaincante. L'Algérie reprend la main dans la région et est sollicitée pour la médiation dans la crise malienne avec surtout le soutien des pays voisins du Mali, des organisations régionales et internationales laissant un Maroc très entreprenant, il y a quelques mois, sur "le carreau" et sur le goût d'échec de ses manœuvres pour s'insinuer et s'incruster dans la crise de cette région à laquelle il n'appartient ni géographiquement, encore moins historiquement. Les deux camps de la crise malienne vont se retrouver à Alger, dans un climat favorable et un territoire connu pour avoir déjà abrité les autres dialogues dont les conclusions n'ont malheureusement pas connu de suites concrètes sur le terrain. Des erreurs que les Maliens s'engagent à ne pas rééditer. D B. Nom Adresse email