Premier chapitre : "L'enfant qui changera ma destinée..." Résumé : Hadj Ahmed est fataliste. C'était son défunt père qui avait accordé la main de Zina. Personne ne pouvait savoir que la famille de Zaher perdrait son vignoble et son domaine dans un incendie. Guemra aurait voulu mieux pour sa fille, même si elle ne s'est jamais plainte. Elle demande à son mari d'appeler leur fils afin d'avoir de ses nouvelles... Personne ne répond. Guemra est déçue. - Il doit être chez sa belle-famille, dit-elle. Comme d'habitude... - C'est normal que sa femme ne veuille pas venir tout le temps, tu ne cesses de la critiquer ! Sur sa façon de tenir la maison, sur l'éducation de ses enfants ! - El-hadj, ce n'est pas parce que mon fils gagne très bien sa vie qu'elle doit gaspiller l'argent ! Elle a pris une cuisinière et une femme de ménage ! Elle passe son temps à se tourner les pouces ! Elle n'a pas de cœur... - Vous les femmes, vous êtes insupportables ! Elle a de la chance ! Je suis sûr que si tu le pouvais, Zina aurait une vie facile où elle ne manquerait de rien et où elle pourra se la couler douce ! Sois heureuse pour notre fils ! Malgré ses défauts, elle fait son bonheur ! Je ne lui demande pas plus... C'est vrai que j'aimerais voir mes petits-fils plus souvent, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie ! Dis, tu voulais seulement prendre des nouvelles de Krimo, ou as-tu une idée derrière la tête ? - Je voulais lui parler de Zaher. Il pourrait lui trouver un poste de travail là où il est ! Il est cadre, il connaît beaucoup de monde ! Il pourrait en profiter pour aider sa sœur !, dit Guemra. D'ailleurs, depuis quand ne lui ont-ils pas rendu visite ? - Krimo n'apprécie pas Zaher ! Il ne l'aidera pas... - S'il lui trouve un bon poste, c'est sa sœur qu'il aidera ! à la première occasion, je lui demanderais d'assister sa sœur ! Viendra un jour où nous ne serons plus là et nous devons le pousser à être plus présent dans la vie de Zina ! Tu ne trouves pas qu'il serait temps de lui parler ? Je suis vieille et j'ignore de quoi sera fait demain ! Mais si je devais quitter ce bas monde, je voudrais lui avoir parlé avant et l'entendre me promettre qu'il prendra soin d'elle ! - Prie pour qu'Allah nous prête longue vie !, réplique hadj Ahmed. On verra leurs enfants grandir et même nous assister dans nos vieux jours ! On sera présents à leur mariage ! - Je voudrais partir de ce monde, après avoir vu ma fille dans une meilleure situation !, insiste Guemra. Enfin, si on me laisse le choix ! Si tu veux, demain, on rend visite à Zina... Je me demande comment elle va et s'il la traite mieux ? à Boumerdès, dans leur tout petit appartement, Zina et Zaher sont en train de réfléchir où mettre le nouveau-né. Le studio était spacieux avant qu'il ne crée leur petite chambre où ils ont placé leur lit contre le mur et une garde-robe. Dans la pièce, impossible d'y poser un berceau. Zina y tient. Elle veut ce qu'il y a de mieux pour son bébé. Dans la pièce principale qui sert aussi de salon, il y a des canapés et une table basse. Le coin cuisine est séparé par un rideau blanc. C'est l'unique moyen que Zina avait trouvé pour la dissimuler aux yeux des visiteurs ou pour cuisiner tranquille lorsqu'il y en avait. - Pour qu'il ait un petit coin à lui, il faudra enlever le grand lit, dit Zina. On se débarrasse des montants. La nuit, on posera le matelas sur un tapis ! ça ne me gênera pas... - Oui, mais tu sembles oublier un point essentiel ! On n'a pas de berceau ! Sauf s'il le ramène ! - Ma mère m'en offrira un, j'en suis sûre ! Elle ne nous abandonnera pas ! - Je ne lui ai rien demandé ! Je ne veux rien d'elle, lui dit-il. Quand elle me regarde, j'ai l'impression qu'elle voit une bête ! - Arrête ! Yé n'est pas comme ça ! Et ce qu'elle offre, c'est de bon cœur !, poursuit Zina. Elle ne cesse de s'inquiéter pour nous ! Tu devrais remercier Allah de l'avoir pour belle-mère ! - Je me serais bien passé de son aide ! - Oui, mais c'est moi qu'elle tient à aider ! Alors, tes commentaires déplacés, je ne veux plus les entendre !, dit-elle en posant la main sur son bas-ventre. Ah... Ah ! Je crois qu'il arrive ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email