Alors que ses armées battaient le pavé des Champs-Elysées pour le traditionnel défilé du 14 Juillet, le président français a confirmé sa vocation de "gendarme" en Afrique en annonçant officiellement le lancement de la nouvelle opération "Barkhane". François Hollande a acté officiellement la fin de l'opération Serval au Mali et son remplacement dans les prochains jours, par "Barkhane" : une opération militaire "plus large" et "permanente", qui mobilisera 3 000 militaires français, dans et autour du Sahel saharien. François Hollande a souhaité qu'il y ait une réorganisation de ses forces dans la zone du Sahel avec l'opération "Barkhane", du nom d'une dune prenant la forme d'un croissant sous l'effet du vent, devait expliquer son ministre de la Guerre Jean-Yves Le Drian qui doit se rendre demain à Bamako pour signer un nouvel accord de défense avec les autorités maliennes s'inscrivant dans le cadre du nouveau dispositif militaire français dans l'Afrique subsaharienne. Evidemment, le prétexte est la lutte contre le terrorisme djihadiste. Le but est d'empêcher que le Sahel qu'il a appelé l'"autoroute de tous les trafics", ne devienne un lieu de passage permanent et de reconstitution des groupes djihadistes entre la Libye et l'océan Atlantique, ce qui entraînerait ensuite des conséquences graves pour la "sécurité française", n'a pas arrêté d'insister le ministre français, comme pour dissiper les appréhensions de l'opinion française sur le va-t-en guerre de son président et ses "incapacités" à stopper la descente aux enfers de la France au plan économique et en terme de pouvoir. Le Drian n'a pas manqué de dresser le bilan de l'opération "Serval" lancée le 11 janvier 2013 pour "stopper" la progression des islamistes armés qui occupaient le Nord-Mali et se dirigeaient vers Bamako : 8 morts en un an et demi dans les rangs de la force d'intervention française de 2 000 hommes, beaucoup d'élimination de terroristes et beaucoup de stocks d'armes repris, au total, 200 tonnes d'armements et de munitions saisis, dont 20 tonnes de nitrate d'ammonium, qui sert à fabriquer des engins explosifs, a précisé le ministre français qui n'a pas commenté les informations faisant état d'un regain de tension dans le nord du Mali. Des affrontements ont fait de 35 à 37 tués depuis vendredi entre Gao et Kidal, à quelques jours des discussions de paix entre le gouvernement et les rebelles touareg prévues mercredi en Algérie. La France sera présente militairement de la Corne de l'Afrique à la Guinée-Bissau, couvrant ainsi toute la région sahélo-saharienne, un vrai sous-continent. Le dispositif est fin prêt avec plus d'une vingtaine d'hélicoptères, 200 véhicules blindés, 10 avions de transport tactique et stratégique, 6 avions de chasse et 3 drones. Son état-major sera basculé sur N'Djamena dont les troupes ont joué le rôle de "chair à canons" dans le nord Mali. Cette fois, quatre autres pays, à savoir la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, seront mis à contribution pour les missions à risque. Il s'agit bien d'une présence militaire française durable. Elle sera au menu des discussions que le président français aura avec ses homologues africains lors de son déplacement, de jeudi à samedi, en Côte d'Ivoire, au Niger et au Tchad, points d'appuis stratégiques de son dispositif. Si les présidents des pays concernés par le redéploiement de la présence militaire dans l'Afrique subsaharienne ont trouvé leur compte, notamment la prime à recommencer autant qu'ils le souhaitent leur mandature, quid des autres, en premier lieu les riverains du Sahel ? En outre, l'Union africaine doit bien des explications à ses peuples sur ce rôle que s'est attribué la France de François Hollande. Nom Adresse email