Sedia vient de faire paraître deux nouveaux textes en arabe : Al âachiqan al-mounfassilan, une traduction de Mohamed Sari du roman les Amants désunis d'Anouar Benmalek ; et Bawabat eddhikrayat, une traduction de Mohamed Yahiatène du roman Nulle part dans la maison de mon père d'Assia Djebar, accessible pour la première fois en langue arabe. La traduction est l'unique moyen pour accéder à la littérature mondiale. Pourtant, en Algérie, les expériences de traduction sont rares, et d'ailleurs l'écrasante majorité des auteurs algériens n'est accessible que dans sa langue d'écriture. Les éditions Sedia ont investi, depuis quelques années déjà, le champ de la traduction, en publiant des textes en langue arabe de plusieurs auteurs francophones, notamment Malika Mokeddem, Nina Bouraoui ou encore Mohammed Dib. Cet éditeur vient, tout récemment, de faire paraître deux nouveaux textes en arabe. D'abord, Al âachiqan al-mounfassilan, une traduction de Mohamed Sari du roman les Amants désunis d'Anouar Benmalek, qui raconte l'histoire d'une vieille dame, de retour en Algérie après quarante années d'absence, pour ressusciter son passé et les fantômes de ses souvenirs. Elle affronte un passé douloureux et un présent incertain. Les éditions Sedia publient également Bawabat eddhikrayat, une traduction du regretté Mohamed Yahiatène du roman Nulle part dans la maison de mon père d'Assia Djebar, une des plus grandes voix littéraires algériennes, accessible pour la première fois en langue arabe. Ce superbe texte permet à l'écrivain de se dire et de se raconter, en remontant le temps et en explorant ses souvenirs d'enfance, d'adolescence et d'adulte. Pour Nacéra Khiat, éditrice, ce choix de traduire ces deux textes s'inscrit dans une sorte de continuité par rapport au travail déjà accompli par Sedia. "Anouar Benmalek a aussi été traduit pour la première fois en langue arabe par Sedia. C'était en 2007 avec ‘l'Enfant du peuple ancien' et c'est dans un esprit de continuité que nous avons voulu traduire un autre texte, l'un des plus beaux qu'il a écrits, ‘les Amants désunis'", souligne Mme Khiat. Quant à Assia Djebar, "l'idée remonte à quelques années, explique l'éditrice. Il n'était pas possible de penser à traduire des écrivains algériens et de ne pas traduire cette grande dame, grande figure féminine de la littérature algérienne. Le choix s'est porté très facilement sur ‘Nulle part dans la maison de mon père', son dernier titre en date que nous avions déjà réédité en Algérie en langue française". Pour traduire son texte, Sedia a pris contact avec l'agent littéraire d'Assia Djebar. Et "après avoir négocié les conditions de cette traduction avec lui, il s'est chargé d'avoir l'accord final d'Assia Djebar et de lui faire signer le contrat", précise notre interlocutrice. Evoquant le rapport traducteur-œuvre, Nacéra Khiat a estimé qu'"il [était] vrai que quand le traducteur est ‘bon', il est capable de traduire la plupart des textes, mais je pense que sa traduction est meilleure lorsqu'il apprécie le texte qu'il traduit ou connaît particulièrement l'auteur". Par ailleurs, revenant sur l'expérience des éditions Sedia dans le champ de la traduction, Nacéra Khiat nous a précisé que l'idée a commencé en 2007, une année après le lancement de la collection "Mosaïque", "qui réédite en Algérie des écrivains algériens publiés à l'étranger". Une manière de rendre accessible cette littérature, d'autant que les ouvrages sont "vendus beaucoup moins cher que l'édition française importée". "Pour rapprocher encore plus ces écrivains des lecteurs algériens, nous avons créé la collection Foussaifissa, qui n'est autre que la version arabe de Mosaïque. Elle donne la possibilité au public arabophone de lire ces écrivains algériens dont la renommée dépasse les frontières algériennes", nous indique l'éditrice. Et d'ajouter : "L'expérience n'a pas été facile, mais le programme d'aide du ministère de la Culture à l'occasion des différentes manifestations culturelles et qui nous permet la vente au ministère de certains titres traduits nous a encouragés à continuer sur notre lancée." S.K Al âachiqan al-mounfassilan, traduction de Mohamed Sari du roman les Amants désunis d'Anouar Benmalek, 496 pages, éditions Sedia. 880 DA. Bawabat eddhikrayat, traduction de Mohamed Yahiatène du roman Nulle part dans la maison de mon père d'Assia Djebar, 536 pages, éditions Sedia. 950 DA. Nom Adresse email