De nouveaux foyers ont été signalés dans les wilayas de Batna, Bouira, Médéa, Béjaïa, Tizi Ouzou, Constantine, Alger (Bouchaoui et Zéralda) et plus récemment à Khenchela. Cette propagation est essentiellement due à la vente de bovins dans le marché à bestiaux de Bouira le 25 juillet dernier, soit la veille de la mise en œuvre du dispositif de lutte contre cette maladie. La fièvre aphteuse est apparue dans notre pays suite à l'introduction frauduleuse de bovins à partir de Tunisie où cette maladie a été signalée à la fin du mois d'avril dernier. Cette maladie est extrêmement contagieuse et se caractérise par l'apparition d'aphtes et d'érosions sur les muqueuses buccales, nasales, ainsi que sur les onglons. S'agissant d'une maladie virale strictement animale, très dangereuse pour les ruminants, elle peut occasionner des pertes importantes sur le cheptel. Cependant, elle ne se transmet pas à l'homme. Le foyer de départ de cette maladie est constitué d'un ensemble d'éleveurs et de maquignons qui pratiquent exclusivement l'engraissement de bovins dans la Daïra de Bir El-Arch à Sétif. Ce foyer a enregistré près de 75 morts qui ont été enfouis aussitôt par les services de l'APC. L'ensemble de ces exploitations sont mises sous séquestre avec interdiction de déplacement alors qu'une vaccination autour du foyer est lancée. L'on a procédé également à la fermeture des marchés à bestiaux de la wilaya de Sétif. Afin d'empêcher la progression plus importante de cette maladie à travers le territoire national et d'éviter la mortalité des animaux, les éleveurs et les agriculteurs de Sétif et des wilayas limitrophes, à savoir Mila, Batna, Bordj Bou-Arréridj, Constantine, Bouira, Jijel, Tizi Ouzou et Béjaïa, sont tenus de prendre les dispositions nécessaires. Ainsi, le ministère de l'Agriculture exige d'eux de ne pas déplacer les animaux, sauf vers un abattoir le plus proche, de ne pas fréquenter les marchés à bestiaux, de ne pas introduire de nouveaux animaux dans leurs exploitations et d'appliquer systématiquement de la chaux vive au niveau des entrées des exploitations. Outre la facilitation des visites de contrôle des vétérinaires, la tutelle demande à ces maquignons d'interdire l'entrée de personnes étrangères dans leurs exploitations. Par ailleurs, "les éleveurs qui constatent les symptômes cliniques de cette maladie sur leurs bétails et qui signalent ces cas aux médecins vétérinaires de la région ou les autorités compétentes et après avis du vétérinaire qui délivrera l'autorisation d'abattage du bovin, seront indemnisés à hauteur de 80% du prix réel de l'animal. Les 20% qui restent, l'éleveur les récupère après la vente de la viande issue de cet abattage", souligne-t-on au ministère de l'agriculture. Car, la carcasse du bovin atteint de cette fièvre à qui l'on extirpe la tête et les pattes, sa viande peut être consommée sans aucun risque pour la santé du consommateur. Autrement dit, la maladie se manifeste uniquement à travers les aphtes, l'érosion sur les muqueuses buccales, nasales et mammaires et sur les onglons, au niveau des bourrelets coronaires des pieds et entre les espaces interdigités. Compte tenu de la gravité de cette maladie et dans le cadre des mesures préventives, il est demandé à l'ensemble des éleveurs et des agriculteurs d'informer les autorités concernées, notamment, les services vétérinaires les plus proches, de toute apparition de cas suspect, à l'effet de prendre les mesures qui s'imposent. Quant aux éleveurs qui ne déclarent pas leurs animaux atteints de cette maladie, ils ne percevront aucune indemnisation. Il convient de rappeler, par ailleurs, que près de 10 000 vétérinaires (entre praticiens privés et fonctionnaires) sont mobilisés pour faire des prospections dans les élevages afin de prendre les mesures nécessaires, c'est-à-dire l'abattage immédiat des animaux affectés, la désinfection et la vaccination autour des foyers. Dans le cadre de la lutte contre cette maladie, le ministre de l'Agriculture, Abdelouahab Nouri, effectue aujourd'hui une visite de travail dans les wilayas de Constantine et de Sétif, afin d'inspecter le dispositif mis en œuvre par les autorités locales. B. K. Nom Adresse email