L'enquête sur les conditions du crash, l'identification des victimes ainsi que sur les contrats d'affrètements conclus avec la compagnie espagnole SwiftAir se poursuit. Des enquêteurs de la section de recherches, du Groupement de la gendarmerie d'Alger, ainsi que des experts de l'Institut national de criminologie et de la criminalistique (INCC de Bouchaoui) se sont rendus, hier après-midi, à Paris, sur instruction du juge près le tribunal de Sidi-M'hamed chargé du dossier de l'enquête sur le crash de l'avion affrété par Air Algérie, le 24 juillet dernier, en coordination avec la juge d'instruction auprès du parquet de Paris chargée de l'enquête judiciaire. Ce déplacement s'inscrit dans le cadre de la commission rogatoire instituée dans le cadre de l'enquête lancée par la Gendarmerie nationale sur les contrats d'affrètements conclus par Air Algérie. Ainsi, près de dix enquêteurs de la brigade financière et économique de la section de recherches et deux experts de l'INCC, de l'Unité nationale de l'identification des victimes des catastrophes vont travailler, dans le cadre de la mise en œuvre de l'enquête judiciaire, en coordination avec les experts français de l'Institut de criminalistique de Paris. Dans le même sillage, une équipe de la gendarmerie va se déplacer également en Espagne, dans le cadre du complément de l'enquête sur le crash d'avion appartenant à la compagnie aérienne SwiftAir. La mise en branle de l'enquête sur le crash en Algérie intervient alors que le chef de la mission d'enquête judiciaire sur l'accident du vol AH 5017 d'Air Algérie au Mali, le colonel Patrick Touron, a estimé, hier, qu'il y avait "une forte probabilité d'identifier" toutes les victimes grâce aux prélèvements retrouvés sur les lieux du drame. "Nous avons procédé à un peu plus de 1 000 prélèvements. Scientifiquement, nous avons une forte probabilité d'identifier toutes les personnes", a-t-il déclaré lors d'un point presse organisé à l'aéroport parisien de Roissy, à l'occasion du retour en France des 21 gendarmes et policiers qui ont participé à l'enquête au Mali. "Nous sommes persuadés, au vu de la nature du choc, qu'ils n'ont pas pu souffrir un seul instant", a affirmé M. Touron, chef adjoint de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie française. Les 21 gendarmes et policiers, dont six enquêteurs de la Gendarmerie des transports aériens (GTA), étaient partis pour le Mali le 25 juillet. Ils se sont rendus sur le site de l'accident, proche de la ville de Gossi, à environ 150 km de Gao, qu'ils ont ratissé durant une semaine avec des experts maliens, espagnols et algériens (experts de la Police scientifique et de la gendarmerie). "Au vu de ce que j'ai observé, l'avion est tombé avec une très grande vitesse verticale, parce qu'il s'est littéralement pulvérisé. Le choc a été quasi instantané", a rapporté le colonel Touron. "On se rend compte à la nature des dégâts parce que l'avion est polyfragmenté, que les passagers ont dû subir le même sort", a poursuivi le militaire, qui a évoqué "la grande tristesse ressentie" par les enquêteurs lors de leur travail de recherche. Les deux enregistreurs de vol du MD-83 accidenté ont été reçus le 28 juillet par le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA), organisme officiel français chargé de l'enquête technique par les autorités maliennes. La boîte noire, enregistrant les paramètres du vol, a pu être lue et ses données sont depuis en cours d'analyse. En revanche, les enquêteurs français devaient récupérer les conversations du cockpit contenues dans la seconde boîte noire qui a été endommagée. S. T. Nom Adresse email