Alger privilégie une solution régionale sans intervention militaire étrangère, même si la situation est délicate dans ce pays qui ne dispose d'aucun service de sécurité national à même d'imposer l'ordre. L'Algérie continue de prôner et de défendre une solution politique à la crise libyenne. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rappelé, jeudi, à Washington, le sacro-saint principe que l'armée algérienne n'intervient jamais en dehors des frontières. La solution, selon M. Sellal, est dans la mise en place d'un gouvernement de consensus avec l'aide des pays voisins. "Il faut parvenir à créer un consensus pour mettre en place un gouvernement et des institutions capables de diriger le pays, mais aller avec nos forces pour rétablir la situation n'est pas une solution et ne peut constituer une solution", a-t-il déclaré à l'APS, excluant toute intervention militaire. Il a, bien entendu, évoqué, devant le secrétaire d'état, John Kerry, la réunion de Tunis, au mois de juillet, qui a regroupé les pays voisins de la Libye et la mise en place d'un dispositif pour mettre fin aux violences. L'Algérie privilégie une solution régionale sans intervention militaire étrangère même si la situation est délicate dans ce pays qui ne dispose d'aucun service de sécurité national à même d'imposer l'ordre. "De toute manière, la Constitution algérienne est claire sur ce type de situation, elle interdit à nos troupes de traverser les frontières", a rappelé M Sellal devant le secrétaire américain à l'énergie, Ernest Moniz, plaidant pour un rapprochement politique entre les différents camps qui s'affrontent en Libye. Cela dit, l'Algérie s'est engagée à aider ce pays voisin en proie à la violence. D'ailleurs, elle a répondu à la sollicitation d'aide en matière de formation et de soutien dans les domaines de la sécurité et de la justice. La formation concerne les forces d'intervention de l'armée et de la police. Sellal a, par ailleurs, expliqué la position algérienne qui rejette l'intervention étrangère. "Une intervention étrangère : on sait quand elle démarre, mais on ne sait pas quand elle se termine. On ne peut pas se permettre de déstabiliser la situation. L'Algérie est devenue un pays stable et également une référence, en matière d'approches efficaces dans le règlement des conflits régionaux", a-t-il dit en se référant également à son approche pour le règlement de la crise malienne. "L'expérience algérienne sur le Mali a été bien appréciée (lors de ce sommet). Il n'y a pas mieux que le dialogue pour régler les problèmes sécuritaires", a-t-il indiqué. "Nous avons porté le message que la force seule ne peut pas régler les problèmes sécuritaires. Tout le monde a compris l'expérience algérienne dans la lutte antiterroriste qui n'a pas réglé la question sécuritaire uniquement par l'usage de la force (...) C'était l'intelligence du président de la République de recourir 3à la politique de réconciliation", a-t-il ajouté dans sa déclaration rapportée par l'APS. Par ailleurs, le Premier ministre est revenu sur la question de la lutte contre le terrorisme et a appelé, encore une fois, à la cessation du paiement des rançons aux groupes terroristes qui écument le continent africain. Situation pour laquelle les Américains étaient sensibles. Ils ont d'ailleurs dégagé une enveloppe de 110 millions de dollars pour le financement de la force africaine d'intervention rapide. D'où, peut-être, la conclusion de M. Sellal sur ce sommet : "La rencontre a tenu ses promesses." D. B. Nom Adresse email