Il y a trois jours, le ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a affirmé que des menaces terroristes persistent pour le mois de septembre. Il ne croyait pas si bien dire, puisque à la première minute de ce mois, soit dans la nuit de dimanche à lundi, les terroristes se sont de nouveau manifestés. En effet, des accrochages ont eu lieu entre des unités de sécurité et des terroristes aux abords de la ville de Kasserine. Le ministère de l'Intérieur qui a fait état de ces accrochages a annoncé qu'aucune perte n'a été enregistrée dans les rangs des forces de sécurité. Cependant, le ministère est resté muet sur les éventuelles pertes parmi les terroristes qui, a-t-on précisé, sont toujours traqués. Par ailleurs, les divers partis politiques tiennent régulièrement des conférences de presse pour présenter leurs listes électorales déposées auprès de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie). Dans ce contexte, le porte-parole du parti Attakattol a présenté les listes de son parti et a annoncé que Mustapha Ben Jaâfar, président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), est le candidat du parti à la présidentielle. A ce sujet, ce dernier avait déclaré, le 26 août dernier, qu'en se portant candidat à la magistrature suprême, il présenterait sa démission de son poste de président de l'ANC. Dans la pratique, cela n'a pas été fait, bien que cette candidature ait été annoncée officiellement. Cependant, pour justifier cette fuite, Lyès Fakhfakh, ex-ministre des Finances (membre du parti de M. Ben Jaâfar), a dit, lundi, qu'il vaudrait mieux que les présidents se portant candidats aux élections évitent de démissionner des postes qu'ils occupent, en "raison de la situation délicate" que traverse le pays sur tous les plans. Il y a lieu de noter que les candidats se bousculent aux portes du palais de Carthage, si l'on se fie au nombre des candidats à la présidentielle. A ce jour, une trentaine de candidats, bien que le dépôt officiel des candidatures ne soit pas encore ouvert, ont annoncé leur intention de le faire, à l'exception du parti islamiste qui a exclu, définitivement, la présidentielle de ses plans. En effet, le numéro deux d'Ennahdha, cheikh Abdelfattah Mourou, candidat lui-même aux législatives, a affirmé, lundi soir au cours d'une émission télévisée, que son parti consacre tous ses efforts aux législatives, sachant que travail parlementaire portera, essentiellement durant la prochaine étape, sur la mise en pratique de la Constitution, c'est-à-dire l'élaboration d'une nouvelle législation en conformité avec ce texte fondamental. En fait, cette option trahit la stratégie du parti islamiste qui, s'il venait à obtenir la majorité, aurait les mains libres pour façonner la société comme il l'entend. Car, même si le parti a ouvert ses portes à des candidates non voilées ou à des hommes d'affaires fuyant, généralement, les partis islamistes, et a écarté certains faucons de ses listes électorales, il n'en demeure pas moins attaché à sa philosophie et à son idéologie originelle. Par ailleurs, Nidaa Tounes que préside Béji Caid Essebsi a annoncé lundi qu'il ne badine pas avec la discipline, menaçant d'exclusion de ses rangs tout adhérent qui se présente aux législatives sur une liste d'indépendants. Cependant, certains de ses militants se sont présentés sur des listes de l'Union pour la Tunisie, dont Nidaa Tounes est membre. Seront-ils touchés par la mesure d'exclusion ? Wait and see ! M. k. Nom Adresse email