Les syndicalistes considèrent que le nouveau projet portant sur le code du travail est en recul en termes de droits des travailleurs. Les fédérations syndicales, affiliées à l'UGTA, s'opposent au projet de code du travail proposé par le gouvernement. Lors d'une rencontre tenue hier à la Maison du peuple, les responsables des fédérations, en l'absence du patron de la Centrale syndicale, ont jugé ce nouveau code liberticide, voire contre-révolutionnaire, dans la mesure où il remet en cause la participation des travailleurs, notamment dans les conseils d'administration où la parole leur serait interdite, selon le projet de code. L'introduction des CDD est jugée comme un recul consacre la précarité du travail. Les responsables des fédérations UGTA ont estimé que les futurs détenteurs de CDD auront du mal à bénéficier de nombreux avantages, à l'image des crédits à la consommation. Selon eux, les banques hésiteraient à donner des crédits aux détenteurs de contrats de travail à durée limitée. Autre recul relevé par les fédérations : le projet de code du travail mentionne le travail des enfants dans certains secteurs. Les fédérations ont présenté leurs propositions et exprimé leur opposition au projet de code tel que présenté et qui contient quelque 660 articles. Trois commissions spécialisées (juristes, universitaires et syndicalistes) ont été mises en place pour décortiquer le projet. Une mouture de synthèse devrait être adoptée prochainement. Par ailleurs, les fédérations ont débattu de la question de l'abrogation de l'article 87 bis. Pour Achour Felli, l'incidence financière de cette application se situerait autour de 2 400 milliards de dinars. Son application devrait toucher les travailleurs aux bas salaires, ceux situés entre les échelles 1 et 5. Mais, selon lui, tous les travailleurs de la Fonction publique devraient être touchés. Il dira que l'application de cet article induira une augmentation de la masse salariale de l'ordre de 10 à 15%. Cette réunion, pour rappel, se tient à la veille de la tenue du congrès de l'UGTA où Abdelmadjid Sidi-Saïd s'apprête à briguer un troisième mandat, malgré l'opposition de certains anciens cadres syndicaux, emmenés par Ahmed Badaoui. Ces derniers reprochent au patron de la Centrale syndicale, non seulement la gestion des très convoités fonds sociaux, mais aussi l'argent des cotisations des syndicalistes. A. B. Nom Adresse email