Scrutin La dernière étape, cruciale, des élections législatives libanaises, commencées le 29 mai, se déroulait, ce dimanche, dans le nord du pays. Les 1 359 bureaux de vote ont ouvert à 7h (4h GMT) et devraient fermer à 18h (15h GMT). Quelque 700 000 électeurs inscrits doivent voter dans les deux circonscriptions du Liban Nord pour choisir 13 députés musulmans et 15 chrétiens, sur les 128 que compte le Parlement, divisé à égalité entre ces deux communautés. La bataille se déroule entre les alliés du député élu Saâd Hariri (sunnite) et ceux du député élu Michel Aoun (chrétien). Dans la ville côtière de Batroun, à l'entrée du Liban Nord, de petites queues s'étaient déjà formées devant quelques bureaux de vote tôt le matin, alors que des convois de voitures, drapeaux libanais au vent, se dirigeaient vers cette région, où les forces de sécurité étaient déployées. Plus de deux heures après le début du scrutin, l'affluence dans plusieurs bureaux de vote, où se trouvaient des observateurs européens, était considérée comme satisfaisante par des candidats. Ahmad Fatfat, de la liste alliée de Saâd Hariri, a estimé que la participation était «bonne». Lors des dernières législatives de 2000, elle avait avoisiné les 40%. A Tripoli, chef-lieu du Liban Nord, le candidat sunnite Ahmad Karamé, de la liste soutenue par le général Aoun, a également qualifié la participation d'«acceptable» et estimé qu'elle dépasserait les 50% dans cette ville où les deux listes concurrentes ont mobilisé leurs partisans. Le candidat maronite Elias Atallah, de la liste de M. Hariri, a accusé la liste «aouniste» de réveiller le réflexe communautaire chrétien et de l'utiliser en sa faveur. Les législatives ont commencé le 29 mai à Beyrouth, avant de se poursuivre les deux dimanches suivants dans le Sud, puis dans le Metn (centre) et la plaine orientale de la Békaâ. Il s'agit des premières élections depuis la fin du retrait militaire syrien du Liban, en avril, au terme de 29 ans de présence au pays du Cèdre. Le général Aoun, élu dans le Metn, est rentré en mai d'un exil forcé de 15 ans en France, alors que Saâd Hariri, élu à Beyrouth, a repris le flambeau après l'assassinat de son père, l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, en février dans la capitale.