Certains participants n'ont pas hésité à le qualifier de "code pénal bis" et d'autres de "code des bachaghas", tant il remet en cause les acquis des luttes ouvrières. "Le terrorisme administratif", généré par la Centrale syndicale UGTA, pour neutraliser les syndicalistes les plus combatifs, ainsi que les préparatifs du 12e congrès national de ce syndicat "en violation des statuts et du règlement intérieur", et l'émergence du projet de code du travail préjudiciable au monde du travail, semblent donner raison aux initiateurs du Comité national de réappropriation et de sauvegarde de l'UGTA (CNRS), réunis, hier, à Alger, au siège du Parti socialiste des travailleurs (PST). Outre des syndicalistes, anciens ou nouveaux, des membres de la commission exécutive nationale (CEN), des responsables de sections syndicales, d'unions locales, de wilaya et de fédération, et de travailleurs, la rencontre a accueilli l'ex-secrétaire national de l'UGTA, Aïssa Nouasri, qui s'est dit partisan de "l'indépendance" du syndicat par rapport à un pouvoir qui "est en train de vendre des illusions aux travailleurs". "La présence aujourd'hui d'Aïssa Nouasri prouve son ouverture", s'est félicité le porte-parole du comité de sauvegarde de l'UGTA, Ahmed Badaoui, non sans clarifier à ce dernier que contrairement à ses dires, le CNRS n'est pas chapeauté par Salah Djenouhat, l'actuel SG de l'union de wilaya d'Alger. Dans ce cadre, le représentant du Comité de sauvegarde a révélé que le lien existant actuellement entre le CNRS et M. Djenouhat se situe dans "l'engagement" pris par ce dernier que les syndicalistes dépendant de son périmètre, qui rallieront le CNRS, "ne seront pas touchés". M. Badaoui a, en outre, indiqué que l'interview accordée à El Watan et publiée dans l'édition d'hier a été faite "au nom du comité de sauvegarde". Dans ledit entretien, il s'est expliqué sur les raisons de la création du CNRS, dont l'objectif est de remettre l'UGTA "entre les mains des travailleurs", de la "refonder totalement", en bannissant "le carriérisme", "le cumul des responsabilités" et "les intérêts personnels et les privilèges". Il a aussi parlé de la composante du comité, afin de barrer la route à ceux guidés par des ambitions strictement personnelles. Pour M. Badaoui, cette initiative est "une obligation historique". D'autres participants se sont exprimés sur la situation du monde du travail, surtout sur les menaces qui pèsent sur les travailleurs et les syndicats. D'aucuns, comme ce membre de l'union de wilaya d'Alger, ont qualifié le projet de code du travail d'un "code pénal bis" et de "code des bachaghas", observant que ce texte de loi "a été conçu par des personnes travaillant dans des bureaux étrangers, pour privilégier le patronat et laminer le monde du travail". D'autres, à l'exemple du SG de la section syndicale du quotidien Liberté, ont estimé que ce projet a franchi un nouveau seuil, tentant de "légaliser toute la situation d'injustice, notamment l'injustice sociale, existante déjà", et d'affaiblir les syndicats et les travailleurs combatifs, tout en dénonçant le travail des enfants. D'autres encore ont alerté sur "le mensonge" colporté par le SG de l'UGTA, M. Sidi-Saïd sur une soi-disant abrogation de l'article 87 bis, alors que celui-ci est "pratiquement maintenu", au grand malheur des travailleurs qui attendent un relèvement conséquent des salaires, en 2015. Ils ont également dénoncé les pratiques antidémocratiques dans la préparation du prochain congrès de l'UGTA. "Sidi-Saïd a cautionné les positions du patronat et aujourd'hui il ment à visage découvert aux travailleurs", a soutenu un syndicaliste, en notant que le patron de l'UGTA, à présent, "est lâché par les fédérations, le PT, la zone de Rouiba et aussi par le comité de sauvegarde de l'UGTA". Très prochainement, le CNRS rendra publique une déclaration, dans laquelle il se positionnera par rapport au projet de loi sur le code du travail, à l'article 87 bis et au 12e congrès national. Il envisage d'appeler à "des actions les plus larges possibles" autour de ces points. Par ailleurs, il compte organiser une conférence-débat consacrée au projet de code du travail et ses enjeux. Nom Adresse email